Résumé: Richard Junkin est un raté. Ancienne gloire universitaire de football, pathétique vendeur de voitures, amoureux de la fille de son boss, il n'a réussi qu'une chose dans sa vie : devenir accro au jeu. Embarqué dans la folie rebelle de cette fille qu'il est chargé de protéger de ses propres excès, Richard se perdra dans un monde qui n'est pas le sien : celui des hommes qui ont réussi.
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ichard Junkin est un véritable looser. Cette ancienne gloire universitaire de football américain, reconverti en vendeur de voitures suite à une vilaine blessure au genou, ne rate pas une occasion de foirer sa vie et ne semble pas beaucoup plus prometteur en tant que commerçant. Plus proche du licenciement que de la fortune, il reçoit cependant une deuxième chance de la part de son patron, loin des bagnoles, mais proche d’un très beau châssis, convoité par de nombreux hommes. Le big boss lui propose en effet de devenir le garde du corps de sa fille, une gosse de riche qui accumule les excès nocturnes et les gros titres de journaux, au grand dam du richissime paternel. Embarqué dans un milieu très select, rapprochant sa protection au fil des nuits, Rich découvre un monde qui n’est pas le sien, plein d’opportunités… et de dangers.
Dark Night, le nouveau-né de la collection Contrebande des éditions Delcourt, propose une sélection de polars noirs, parus aux États-Unis sous le label Vertigo Crime de DC. Après Le Frisson (The Chill) de Jason Starr et Mick Bertilorenzi, c’est un spécialiste en la matière qui vient apporter sa pierre à l’édifice.
S’appuyant sur les poncifs du genre, Brian Azzarello livre un récit très classique et invite le lecteur à suivre les déboires d’un pauvre gars qui s’enfonce dans des histoires qui sentent l’entourloupe à plein nez. À l’inverse de son excellente saga 100 bullets, l’auteur choisit de ne pas s’écarter des sentiers battus et reprend un à un tous les ingrédients traditionnels du roman noir : un héros désabusé accompagné d’une voix-off pesante, une femme craquante et manipulatrice, un environnement qui invite à basculer du mauvais côté de la loi et une ambiance sombre et pessimiste, entretenue par le dessin en noir et blanc de l’Espagnol Victor Santos. Si les codes du polar sont maîtrisés avec brio, et si l’intrigue ravira les amateurs du genre, l’ensemble manque cependant d’originalité et la plongée du personnage principal semble vite aussi prévisible qu’inévitable.
Bref, Sale Fric (Filthy Rich) est un polar noir, classique et efficace, créé par un maître du genre.
Les avis
McClane
Le 04/07/2011 à 23:06:35
Bon polar noir assez classique avec un graphisme dans le style "Frank Miller" mais en bien moins bon que Sin City.
Le volume se laisse lire, c'est assez intéressant mais finalement assez convenu. C'est assez décevant tout de même de ce dire que cette histoire a été écrite par Azzarello.
La seule déception vient du fait qu'on nous vende cette collection "Dark Night" de chez Delcourt comme étant le fin du fin du polar. Ce n'est pas spécialement le cas avec ce titre.
A noter également une erreur de traduction concernant le titre (Filthy Rich en V.O) filthy voulant dire "crasseux", "sale". Rich n'étant pas à traduire puisque c'est le surnom du personnage principal. Le titre V.O marche dans les deux sens, "sales riches - sale riche" ou "sale Rich", le mot "riches" et en anglais s'écrivant "rich" même au pluriel, le mot "filthy" signifiant "crasseux" au singulier ou au pluriel, le titre en V.O est compréhensible en trois versions: "Sale Riche" en référence au personnage de Vicki ou "Sales Riches" en référence aux abus de leur microcosme décrit dans le livre ou bien encore "Sale Rich" en référence au personnage qui est loin d'être exempt de tout reproche. Comment en ai-t-on arrivé au titre de l'édition française: "Sale Fric"?