Résumé: La mort de Roland Sax crée des remous : Gregor Mazur et son entourage débarquent à Saint-Elme pour assister à l'enterrement. À la Vache Brûlée, Franck se remet de ses blessures et tente de convaincre Philippe de rester en ville malgré le danger. Stan et Yérim font un tour en boîte de nuit. Yves Mertens cherche une maison à louer. Et Piotr est touché par la grâce.
L
a disparition de la pièce centrale d’une organisation, du patriarche dans le cas de Roland Sax, est propre à provoquer des changements et des réorganisations en profondeur. Les funérailles de celui qui était respecté et, surtout, redouté vont certainement être le théâtre de bien plus qu’une simple cérémonie à la mémoire du défunt. Les proches, les associés et la famille sont réunis et prêts à en découdre. Pendant ce temps, Frank panse ses terribles blessures, tandis que Romane et Paco tombent sur Katyé, l’étrange fillette abandonnée qui attend son père.
Tome de transition mettant le couvert à un final attendu (ça sera pour le volume cinq), L’œil dans le dos permet principalement à Serge Lehman et Frederik Peeters de rassembler leur troupe et de préciser les rôles dans cette distribution haute en couleurs. Deux-trois nouvelles informations nourrissent néanmoins une veillée d’armes quasiment centrée sur les personnages. Le passé des uns, les objectifs des autres et la bêtise de certains : les psychologies s’affinent au fil des pages. Cependant, sans réellement jouer la montre, les auteurs prennent un peu trop largement leur temps. Résultat, l’ambiance générale se détend et le savant mélange entre thriller et fantastique latent perd de sa superbe et une partie de son mystère.
Qui dit multiplication des scènes de confrontation entre protagonistes, dit découpage plus serré et moins de planches d’atmosphère. Peeters se plie aux desiderata de la narration et ajuste sa focale. Le village et les montagnes passent donc au second plan. Cela dit, il rend une copie à la hauteur de son talent et offre, comme à son habitude, une véritable leçon de construction et de lisibilité. Fluide, dense et implacablement menée, la séquence de l’enterrement, par exemple, se montre tout bonnement admirable.
Le suspens et la tension sont là et les enjeux bien en vue sur la table, il ne reste plus que l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. L’œil dans le dos apporte les dernières touches et promet une conclusion explosive. Vivement la suite et les réponses à tous ces secrets !
La preview
Les avis
Zablo
Le 08/12/2023 à 07:44:12
Cette couleur... C'est ce qui m'a marqué dans l'album. Il vaut le coup d’œil juste pour ça. Les aplats de couleur de Peeters, intenses, presque à saturation, créent une ambiance particulière, dérangeante. Ce graphisme sied bien aux mafieux et autres psychopathes du récit de Lehman. Particulièrement expressive, la couleur relègue le trait épais du dessin et les dialogues, au second plan ! Elle est ainsi au cœur de la narration.
Cependant, j'ai trouvé moins pertinente cette colorisation pour les parties plus lentes de l'album, qui sont d'ailleurs majoritaires, où les enquêteurs discutent entre eux pas exemple.
J'ai donc pris du plaisir à suivre les scènes d'action ou celles avec la mafia de Saint-Elme, mais je me suis un peu ennuyé pendant le reste du récit.
kingtoof
Le 25/11/2023 à 09:18:03
Si je ne connaissais pas cette BD, j'aurai aimé que quelqu'un me la fasse découvrir, en me disant de courir l'acheter !!!
MAL75
Le 06/10/2023 à 22:58:27
Je pense à 100 % comme Yovo !!!
Cette série est vraiment unique, J’A-DO-RE !
Je regrette déjà que le tome 5 à venir soit le dernier.
Yovo
Le 30/09/2023 à 22:24:16
Ne comptez pas sur l’objectivité de mon avis, j’adore trop cette série. Définitivement. Et ce, pour plusieurs raisons que j’ai déjà pu évoquer dans mes précédents commentaires. Parmi celles-ci : une ambiance unique, inimitable, due autant aux choix des décors qu’aux couleurs anormales utilisées si pertinemment par Peeters. C’est à chaque fois une petite claque visuelle. Si l’on rajoute une galerie de personnages complètement barrés et particulièrement bien caractérisés, on en reprend une deuxième.
Enfin et surtout, c’est la dimension pré-fantastique qui me fascine le plus. Tout concourt à faire sombrer l’histoire dans le surnaturel mais elle n’y bascule jamais vraiment, comme si elle restait accrochée au bord de l’abime. Le récit est donc constamment cerné par une forme d’irréalité, de fantasmagorie indéfinissable d’où n’importe quelle créature pourrait surgir sans que cela ait quoi que ce soit d’étonnant (mais un loup-garou, monsieur Lehman… vous êtes vraiment sûr ?!)
Cet équilibre périlleux entre un excellent polar, crapoteux à souhait, et l’univers de mystères et de légendes cher au scénariste, est un véritable tour de force. Ce 4ème tome s’inscrit dans cette continuité et ne déçoit pas, malgré l’absence de révélations d’ampleur, qui arriveront fatalement au prochain et dernier épisode.