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ilier des éditions Soleil, membre fondateur du Gottferdom Studio et de Lanfeust Mag’, Dominique Latil est également un féru de science-fiction. Rien d'étonnant, dès lors, à voir son nom apparaître au générique de la collection Cherche Futurs. Le scénariste de Moréa s’attaque aux aventures de Miles Vorkosigan, la cultissime série space-opéra de l’américaine Loïs McMaster Bujold.
Miles Vorkosigan, héritier d’une puissante famille de la planète Barrayar, n’est pas le canon de beauté et de perfection que cette société aristocratique attend. N’ayant aucune chance de faire une carrière, politique ou militaire, il décide de partir à l’aventure en rachetant un vieux cargo spatial. Curieux et entêté, il ne va pas tarder à se retrouver dans les pires situations.
Comme son titre l’indique, L’apprentissage du guerrier est avant tout un tome d’introduction à l’univers foisonnant imaginé par McMaster Bujold. Dominique Latil se concentre, avec raison, sur le héros, et évite ainsi de trop surcharger son récit. Après quelques pages de mise en place, l’aventure prend le dessus. Évidemment, adaptation oblige, tout ne peux pas être raconté. Le scénariste réalise néanmoins un bon travail, même s’il doit, à plusieurs reprises, « recadrer » son propos par l’intermédiaire de textes narratifs. Il n’est guère aisé de vouloir transposer en BD une œuvre riche de plus d’une douzaine de volumes !
Jose Maria Beroy, dont il s’agit du premier album en français depuis plus de quinze ans, s’est parfaitement adapté à cet univers inter-galactique. Son trait, qui rappelle celui de Philippe Buchet, cadre bien avec ce récit. Par contre, le traitement informatique (texture, couleurs) a tendance à donner à l’album un rendu un peu trop net, presque immaculé. Si ce choix peut s'avérer pertinent pour la sévère planète Barrayar, il est moins heureux pour les passages à bord d’un vieux cargo délabré. Le dessinateur semble également éprouver des difficultés pour dépeindre les scènes d’action. La bagarre finale est particulièrement confuse et bien peu dynamique.
Ce premier volume, malgré quelques faiblesses, tient raisonnablement la route. L’effronterie contagieuse du héros y est pour beaucoup. Rendez-vous au tome 2.