Info édition : Contient Saga (2012) #31-36.
Noté "Première édition".
François Giraudet est crédité pour l'adaptation graphique.
Résumé: Réunis pour finalement voir leur fille kidnappée par des membres de la Dernière Révolution, Marko et Alana sont sous le choc. Ils ignorent tout de leurs intentions envers Hazel et du lieu où est elle se trouve actuellement. Le Testament, de son côté, se remet progressivement sur pied grâce aux efforts conjoints de Gwendoline et Sophie, non sans pleurer la mort de sa sœur La Marque. En somme, une « résurrection » dont le mercenaire se serait bien passé...
M
arko et Alana sont enfin réunis, mais sans leur fille, enlevée par le groupe terroriste "la Dernière Révolution". La petite Hazel a maintenant quatre ans. Avec sa grand-mère, elles ont finalement échoué dans une prison de la planète Continent. De leur côté, Gwendoline et Sophie sont parvenues à trouver de quoi permettre la guérison de Le Testament, mais au prix de la mort de sa sœur. Le mercenaire prend très mal cette « résurrection ».
Saga est une série atypique, un univers dans lequel, derrière un mélange de science-fiction et de fantasy, Bryan K. Vaughan s’attache à introduire une histoire très personnelle. Le scénariste déclare volontiers vouloir écrire sur la paternité et le fait de fonder une famille dans un monde marqué par la guerre, le terrorisme et autres violences « quotidiennes ». Derrière l’exagération nécessaire pour offrir un souffle épique, c’est bien une fable sur notre quotidien qui se décline. À travers les pérégrinations de personnages lambda, voici l’occasion de plonger dans notre réalité, sur les valeurs qu’elle renvoie et qu’il faudra bien expliquer aux enfants. Si le couple « métis » est au cœur du propos, il partage de plus en plus la vedette avec la petite Hazel. La gamine découvre progressivement que ses congénères sont capables du pire (la violence et la destruction lors de son enlèvement) comme du meilleur (le revirement d’une des terroristes, la tolérance de l’institutrice du camp d’internement). Elle découvre également qu’elle n’est pas la seule « bizarrerie » via Pétrichor, un cornu doté de seins et d'un sexe masculin.
Miroir de nos sociétés, Saga est aussi un merveilleux divertissement traversé de rôles secondaires puissants consciencieusement bâtis. Autour d’eux, se tissent d’autres fils narratifs croisant, pour le meilleur ou pour le pire, le chemin de Marko et Alana. Si certains épisodes précédents avaient pu froisser des lecteurs, la balance penchant plus du côté soap opéra que space, l’équilibre est clairement rétabli ici. Entre la tentative pour libérer Hazel et son aïeule, la réapparition des deux journalistes (et leurs interrogations sur leur rôle et le prix de la vérité) et le retour du chasseur de prime, ce sixième tome truffé de rebondissements est mené sur un rythme alerte. L’ennui ne se fait jamais sentir et ce d’autant plus que, du fait de la multiplicité des enjeux et des intervenants, il est bien impossible de savoir ce que l’auteur va sortir de son chapeau.
Fiona Staples a créé une véritable identité graphique qui colle au choix de mettre les individus en avant. La dessinatrice assurant elle-même les couleurs – choix assez rare dans l’univers des comics –, elle est contrainte de « simplifier » son travail sur les arrières plans par des jeux de textures numériques. Les différents protagonistes, précisément caractérisés et expressifs, en ressortent d’autant mieux. L’ensemble de son œuvre construit une atmosphère particulière, efficace et séduisante.
Pour ceux qui souhaitent connaître à coup sûr où l’on va, eh bien, ce n’est toujours pas le cas. Pour les autres, ce nouvel opus confirme que Saga est bien une des séries les plus excitantes du moment.
Les avis
kingtoof
Le 27/01/2017 à 06:36:17
Rien à redire, aucune déception, jamais de temps mort, scénario solide, on se laisse de nouveau emporter !!!
Yovo
Le 10/01/2017 à 19:02:40
Cette série met un petit coup de vieux à tout ce que la SF a produit jusqu’à présent !
C’est d’abord par le scenario que "Saga" commence sa révolution:
L’imagination sans limite de B.K. Vaughan lui permet d’inventer sous nos yeux un univers surpeuplé des plus audacieuses créatures et concepts envisageables. C’est frais, c’est pop, c’est bigarré..!
L’histoire, à la fois simple et bien ramifiée, se déploie sur des rythmes divers (effréné ou intimiste) mais toujours fluides. Les dialogues sont précis, malins et pertinents. Le récit, rebondissant constamment, donne le sentiment de basculer à chaque instant…
Ensuite le dessin de F. Staples est parfaitement adapté au contexte. Clair, pêchu, hyper lisible. Des anachronismes savoureux, des décors beaucoup trop simples mais efficaces, un bestiaire des plus improbables et des personnages dont les visages sont si expressifs qu’on les adopte au premier regard. Un peu comme dans les films de Miyazaki, le burlesque y côtoie la splendeur en permanence.
Qui plus est, les auteurs ont la politesse de ne pas trop se prendre au sérieux…
En résumé : Décalé, passionnant, addictif !
Même en cas de gros doute, lisez-le absolument, ce serait dommage de passer à côté !
r-odolphe
Le 01/11/2016 à 22:12:43
On reste accroché à l'histoire qui part en vrille maitrisée.
Les possibilités offertes par la liberté du scénario sont infinies.
StephaneV
Le 16/10/2016 à 16:29:35
D'épisode en épisode, cette série devient une référence pour la BD.
C'est intelligent, étonnant, malin....
On est complètement absorbé par l'intrigue et les dessins sont de plus en plus jolis.
C'est une bd indispensable !!