Le 04/08/2025 à 03:01:33
Hanna m'a trompé. Il m'a leurré et ça a laissé un arrière-goût amer dans ma bouche. Selon votre réaction à la grande révélation du dernier tome, vous pourriez détester ou adorer. J'en reparle plus bas dans la section des spoilers... Autrement, l'écriture d'Hanna est toujours aussi bonne, aussi percutante, les textes sont vraiment soutenus et j'aime beaucoup. L'histoire s'achève sur une apothéose haute en couleur, et la série aura finalement tenu toutes ses promesses. Le personnage du ménestrel se révèle être l'un des plus intéressants de l'histoire. Mais tous les personnages ont une personnalité propre qui les rend uniques et intéressants. L'humour est très drôle. Encore une fois, les surprises pleuvent à foison dans cet album. J'espère vraiment qu'Hanna reviendra vers cet univers pour nous faire découvrir d'autres peuples, d'autres nations, avec d'autres intrigues aussi bien ficelées et écrites, parce que cette aventure en fut une savoureuse, riche en rebondissements, inoubliable. Malgré la grande révélation du dernier tome (c'est entièrement une question de préférence), la série en vaut le coup. À lire absolument!! ***SPOILERS POUR LA SÉRIE À PARTIR D'ICI!*** . . . . . S'il y a bien un type de révélation avec lequel j'ai de la difficulté, c'est quand un scénariste révèle que tout n'était qu'un rêve. Tada! Tout ce que vous venir de voir/lire/entendre n'a jamais existé! C'était une simulation! Un rêve! Une réalité parallèle! Surprise! C'est un peu ce que propose Hanna avec cette histoire. Le roi lion se révèle finalement avoir été le méchant depuis le tout début? C'est un retournement de situation assez fracassant! Pourquoi le nouveau roi lion pleure-t-il alors la mort de son père dans le tome 1 si c'est lui qui l'a tué? C'est un bon acteur! Que le roi passe de la nonchalance à l'impitoyabilité, oui. Ça fait partie de l'évolution de son personnage. On se doutait d'ailleurs déjà qu'il avait un rôle à jouer dans la mort de son frère dans le tome 2. Pour préserver la paix du royaume, on comprend. Mais qu'on nous fasse croire depuis le début que le roi n'a rien à faire de tout ça, mais que, SURPRISE, c'était lui le grand chef d'orchestre, un narcissique mégalomane cruel et sans pitié... j'ai beaucoup de difficulté. Ça prend vraiment un scénario en béton pour réussir à sortir un gros poisson comme ça. Tellement de réactions peuvent paraître irréelles et peu crédibles à la relecture, lorsqu'on connaît la fin. La série tiendra-t-elle le coup à la relecture? Peut-être! Mais je me demande pourquoi le roi se met en colère contre la commandante louve lorsqu'il apprend que c'est elle qui a tué l'ambassadeur, alors que tout est déjà joué rendu là? Je me demande pourquoi la louve veut de bonnes relations avec le roi, alors que l'Empire du Nord est sur le point d'envahir? À quoi servait sa confession, au juste? Des détails comme ça, qui s'expliqueront peut-être à la relecture... ou pas. C'est complètement personnel, mais c'est le genre de révélation que je n'aime pas, parce que j'ai l'impression qu'on vient de me faire un tour de passe-passe. Quoi qu'il en soit, la série demeure excellente, intelligente et je souhaite ardemment une suite!Le 02/07/2025 à 13:23:39
Quel roller-coaster les amis ! Débutée dans l’ombre des 5 Terres, le Royaume sans nom a attiré la curiosité notamment pour des dessins et un texte élégant, a vu un second tome confirmer dans la violence et les retournements… et se conclut en révélant le véritable concept tout à fait gonflé de la trilogie qui parvient à fermer le rideau aussi brillamment qu’elle l’a ouvert. Pas loin du Whodunit dans un scénario calibré pour le cinéma et qui joue avec les perceptions du lecteur, Erik Hanna bouleverse totalement les cadres dans cet ultime volume en multipliant les découvertes sur le rôle et l’identité réelle d’un certain nombre de personnages majeurs, qui bouleversent l’équilibre et jusqu’aux enjeux. Par une simple incise dans le passé d’un acteur, il explique tout ce que l’on croyait comprendre jusqu’ici dans une révolution copernicienne absolument savoureuse. Si les side-kick restent les outils intermédiaires les plus fragiles de l’édifice même (mais restent efficaces dans l’humour ou l’action brutale) c’est bien le rôle du roi qui choque, dans toute sa cohérence. Ainsi les mille et un détails montrés ou écrits prennent ici tout leur sens, ce qui était secondaire devient central et l’aspect le plus gonflé du projet reste cette inversion systématique des gentils et des méchants. On ne parle pas simplement de découvrir qu’un personnage s’avère une crapule. Non, dans Le Royaume sans nom le scénario joue avec notre perception mais sans changer la nature originelle du personnage. Gratifiant les lecteurs dans ce jeu scénaristique, l’album lève progressivement le voile sur ce qu’on croyait avoir compris. Le sympathique ménestrel bavard et queutard apparaît ensuite comme un fin bretteur jouant de ses poursuivants avant de se révéler comme un protagoniste majeur, assassin d’élite oublié puis, peut-être maître d’œuvre de l’écheveau politique. Capitaine renard, si bravache serait-il autre chose qu’un vantard? La reine-mère est-elle si cinglée et le fils si feignant? Tout peut arriver dans cette histoire de violence, de folie et d’amour (si-si, un peu vous verrez). Avec comme liant des séquences d’action au découpage millimétré, des dessins aussi fluides que le meilleur des Anime et des dialogues toujours aussi savoureux de malice, on touche la perfection en BD. On aime à se faire manipuler par des Keyzer Söze. Erik Hanna lui ne nous manipule pas mais dévoile subtilement les mille voiles qui transforme la vision que l’on a d’un personnage. C’est brillant et jouissif. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/06/10/le-royaume-sans-nom-acte-iii/Le 16/05/2025 à 08:11:26
Enfin l'acte 3 du « Royaume sans nom » venant terminer cette trilogie digne d'un « Game of Thrones » anthropologique ans un genre que Shakespeare lui-même ne renierait pas ! Un roi totalement fainéant entouré de conseillers obséquieux va faire un mariage de sang avec une mystérieuse princesse du nord afin de mettre en lumière les complots visant à détruire la couronne. Oui, ce dernier volet n'a rien pour nous déplaire. Le jeu de la parodie du pouvoir bat son plein pour un magnifique final. Cela prend des allures totalement théâtrales avec un humour assez dosé pour nous fournir une très bonne prestation que cela soit graphique ou scénaristique. Oui,les dialogues seront toujours aussi bien ciselés et exquis ! Le dessin est tout simplement sublime et bien coloré : que du bonheur sur papier. Rares sont les dessinateurs qui procurent autant de sensations et de vie. J'ai été bluffé sur ce point ! Pour autant, on aura droit à un final à la « Game of throne » c'est à dire assez controversé qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Moi, j'ai été plutôt satisfais du résultat car ce sont les auteurs qui font l'histoire et non l'inverse. Parfois, c'est le personnage le plus insignifiant et incompétent qui récolte le pouvoir. Dans les entreprises ou à la tête d'un pays, c'est la même chose avec les conséquences néfastes que cela peut produire... Cette lecture fut un délicieux régal. C'est une série quand même assez magistrale et captivante !Le 15/05/2025 à 01:09:21
Tres bonne trilogie, tous comptes faits. Comme lors du tome precedent, renversements de situation a foison, suspens, action et drames. Personne n'est a l'abri d'un fatidique destin, et autant lors du precedent tome la mue du gentil roi du premier tome en roi " intransigeant " etait previsible, autant je ne m'attendais absolument pas a l'issue de celui-ci. Bravo aux deux auteurs, car en plus de ce scenario spectaculaire et tres bien ecrit par Hanna, le dessinateur Redec, dont c'etait la premiere oeuvre antropomorphique, s'en sort remarquablement bien. Merci a vous pour ces trois plaisirs de lecture! 7/10 pour l'ensemble de la trilogie.BDGest 2014 - Tous droits réservés