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egards en arrière, passages à vide, désir d’enfants, envie de disparaître, désillusions, métamorphoses du jour au lendemain, disputes et trahisons, minces lueurs d’espoir forment le propos des dix-huit saynettes proposées par Kiriko Nananan.
Encore une fois, l’auteure de Blue et Everyday explore les chemins tortueux du cœur et des sentiments écorchés comme autant de blessures ouvertes ou mal cicatrisées. Dans Rouge bonbon, des idylles prennent fin, d’autres n’aboutissent qu’à des impasses, certains passent comme l’été, laissant un souvenir doux-amer. Toutes engendrent la frustration. Sur le même mode narratif qu’Amours blessantes , la mangaka livre des instantanés crus, sans concession et éloquents. Pourtant, malgré la diversité des situations, la succesion, sans pause ni développement, de ces très courts récits laisse l’impression de tourner en rond et de relire la même histoire avec une légère variante. Par ailleurs, côté graphisme, l’élégance du trait fin qui avait conquis dans Blue a cédé la place à un coup de crayon pus gras, plus marqué. Ne s’embarassant d’aucun raffinement et particulièrement dépouillé, il ne parvient cependant pas à véhiculer la force qu’on pourrait en attendre.
Manquant de souffle, cet album s’avère finalement décevant. Dommage.