«
ça fait très mal ? » « nan, seulement quand je rigole. Heureusement, y a vraiment pas de quoi rire. »
C’est vrai que ça fait mal, souvent, pour ce pauvre Rocky. Pauvre Rocky ? C’est peut-être un peu fort car il a quand même un certain talent pour se mettre dans des situations impossibles. A croire qu’il aime, plus ou moins inconsciemment, patauger et crawler dans ces petits déboires quotidiens qui vous pourrissent l’existence. Alors victime ce gus d’une inconséquence inouïe ? Pas vraiment, sans aller jusqu’à se souvenir qu’on n’est pas fondé à se plaindre pour un acte auquel on a contribué, force est de reconnaître qu’il fait fort l’animal. Et si les c…. diverses et variées s’abattent sur le rédacteur du « Vagin qui pète », le minimum est de convenir qu’il l’a très souvent bien cherché. Il geint. Il se plaint. Il se regarde le nombril à n'en plus finir. Il plonge dans l’introspection à cinquante Øre en se laissant grignoter par la morsure d’un mal-être de complaisance. Sans oublier de vanner, de taper l'incruste, de jouer l'arroseur arrosé, le roquet à la fois immature, agressif, suffisant, impulsif et un poil loser dans l’âme.
Et nous, à la lecture de ce premier recueil de strips, on est obligé de le contredire : il y a franchement de quoi rire, très souvent et d'un rire aux éclats. Il est vraiment très fort Martin Kellerman pour renouveler un genre où il est si difficile de convaincre. L’exercice est aussi balisé que casse-gueule. Quatre cases pour imposer une historiette, c’est planter un décor, dévoiler une nouvelle facette de ses personnages et tenter de surprendre le lecteur sans renoncer à l'effet de la répétition de temps à autres. Et pire encore, la quatrième doit claquer à l’œil et à l’intérieur du crane pour donner à rire et provoquer des « mais c’est pas vrai… » en cascade. Il y parvient en dressant le portrait de ces jeunes un tantinet lamentables, franchement égocentriques, fêtards et queutards, bref un idéal de nouvelle génération pour un pays souvent cité en référence. A - presque - croire que la normalité est synthétisée dans ces profils tellement ça sent le vécu : l'auteur confesse sans réticence aucune s'être largement inspiré de son vécu et de son entourage, à la grande surprise de certains qui ont peiné à se reconnaître dans ses personnages. Comme si le comportement de rigueur consistait à lui tourner le dos, à elle et à sa cousine la morale de base. Le pire, et donc le meilleur, c’est que son personnage ne semble rien apprendre ni retenir de ses expériences foireuses et que le meilleur, et donc le pire, reste à venir.
Nul besoin de chercher à savoir si Rocky ressemble à un cousin anglo-saxon créé par une figure de légende. Pour une fois, on s’en tape, en s'abandonnant au seul plaisir de suivre le récit de cette "année de galère, de plan pourris en plans encore plus pourris, de jobs de merde, de nuits oubliables, et de premières fois qui seront aussi peut-être des dernières" (parfois ça vaut mieux). De quoi terminer l’album aussi enthousiaste que l’équipe qui en signe l’adaptation et dont la simili-postface, transpirant l’excitation, fait plaisir à lire. Et ça ne fait que commencer : le neuvième tome a déjà été publié en Suède.
Les avis
philig
Le 07/03/2007 à 13:21:59
la spirale infernale de la looze mise en strips
a savourer par tranches quand meme
pour 12 euros on en a pour ses couronnes
premier tome d'une serie qui en compte deja neuf en suede
on peut donc esperer se poiler dans les annes qui viennent