Le 25/07/2025 à 11:35:55
Quand tant de personnages iconiques de la BD américaine ont mené leurs auteurs au firmament de la gloire, Dave Stevens et son Rocketeer, hommage semi-parodique aux comics pulp des années 1930, garde pour lui une influence majeure mais semble laisser son auteur dans l’anonymat. Pourtant adapté rapidement au cinéma par le compagnon de route de Spielberg, Joe Johnston (par ailleurs réalisateur du premier Captain America), le personnage paraît entre 1982 et 1989 après de compliqués aléas éditoriaux, avant que Walt Disney ne prolonge le personnage en comics après la sortie du film, avec deux grands noms du dessin. IDW publishing récupère les droits et décide de publier en 2011 l’album chroniqué dans ce billet, qui convoque une belle série d’artistes pour de courts épisodes découplés. Outre quelques belles découvertes visuelles (malgré l’âge des planches), c’est le ton et les deux personnages principaux que sont Cliff Secord et sa dulcinée Betty qui retiennent l’attention. Loin du formatage macho des comics classiques et de l’époque abordée, on présente un héros jaloux et bagarreur souvent sauvé par les poings de sa chérie, très sexy actrice qui ne recule devant aucune petite tenue pour décrocher des rôles. Femme forte et indépendants bien que résolument amoureuse de son idiot de pilote, elle assume son corps et ses décisions et les séquences montrent régulièrement le décalage entre des mises en danger (par des gangsters ou des prédateurs sexuels) et l’intervention catastrophique de Cliff Secord. Avec une variété de traits, cette anthologie réhaussée par de superbes couvertures des plus grands noms de la BD américaine (et les sublimes couvertures d’Alex Ross!) est une belle découverte qui donne envie de connaître les pages originales (les deux séries initiales seront publiées dans la foulée de ces Nouvelles aventures par Delcourt). Avec ses intrigues simples, son design absolument parfait équipé de sa veste cuir et son pantalon Jodhpur, le Rocketeer attire immédiatement la sympathie, notamment du fait de son ton décalé qui tranche avec la dramaturgie apocalyptique actuelle. Reflet d’une insouciance, d’une naïveté de l’Amérique des années quarante, on savoure les affrontements aériens contre des adversaires nazi (évidemment) ou japonais, les bourre-pifs envoyés et reçus par ce sang chaud de Secord, mais surtout on tombe amoureux de cette Betty incarnation de la femme moderne qui n’abandonne pas son romantisme lorsqu’il s’agit de renvoyer avec sa jeune acolyte tous ces messieurs à leur animalité et leur bêtise. Absolument moderne, résolument rétro, la lecture de ces pages fait immédiatement comprendre pourquoi le titre malgré sa très courte parution, a atteint une telle aura dans le milieu des créateurs. lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/07/25/rocketeer-nouvelles-aventures/BDGest 2014 - Tous droits réservés