Résumé: Récit sans case, comme une plongée sans filet dans la vie, rocco est un récit d'apprentissage.
Sans case, sauf quand l'histoire est dans l'histoire, Vanoli nous narre à la manière d'un Giotto à la fois expressionniste et chinois, les tribulations sinueuses du naïf rocco qui, au sortir de ses études, s'en va parcourir le monde dans un moyen âge de fabliaux. Chaque page est une superbe composition articulée autour d'un chemin tortueux.
Sans jamais nous faire perdre le fil, Vanoli égare son personnage en se permettant toutes les bifurcations, tous les aller-retours, toutes les digressions, les commentaires, toutes les fantaisies topographiques et temporelles. Le Jeune rocco se veut conteur. Il apprendra d'abord à écouter avant de raconter. Poursuivi par la peste qui nous menace tous, au long de ces histoires gigognes, de ce récit picaresque, il finira par entendre la voix de ceux qui n'ont pas la parole. Le roman d'apprentissage d'un auteur. Du très grand Vanoli !
Qu'est-ce que c'est bien ce Rocco et la toison !
C'est déjà très beau graphiquement, la composition des planches est un régal visuel : le cheminement des personnages dans la page - qui m'a rappelé Les nouvelles aventures du Chat botté de Nancy Peña - , des doubles planches "symétriques" , des références à Jérôme Bosch et Escher, le graphisme si particulier de Vanoli est ici je trouve magnifié. La fable est bien contée (le "pouvoir" des histoires), il y a de l'humour ( les textos ), bref un gros coup de cœur pour ma part !