Résumé: Le talent de Ric Hochet connaît décidément peu de limites ! Habitué des planches de bande dessinée, il s'offre un petit détour par celles du théâtre pour interpréter son propre rôle - dans une pièce policière, évidemment. Mais son vieil ennemi, le Bourreau, a décidé de modifier quelque peu le script et le casting en invitant Angel, un tueur psychopathe, dans la troupe.
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ic Hochet a troqué la scène du crime pour celle du théâtre où il incarne son propre rôle dans une pièce policière. Un vieil ennemi, le Bourreau, va tout mettre en œuvre pour perturber la représentation afin de se venger. Son mode d'action : un des comédiens est à sa solde, pas facile dans ces conditions pour le détective de débusquer quelqu'un dont le métier est justement de tromper les apparences. Ric aura fort à faire pour démêler cette histoire.
Tibet et Duchâteau sont considérés, à juste titre, comme deux monstres sacrés du 9ème art. Leurs états de service respectifs sont impressionnants et ne peuvent que forcer l'admiration. Ce soixante-treizième album du plus célèbre détective de la bande dessinée en est la parfaite illustration et la preuve d'un succès qui ne se dément pas avec le temps, peu de héros peuvent revendiquer une telle longévité.
On tue au théâtre ce soir est pourtant décevant avec un huis-clos sans surprises comme si l'auteur, après avoir imaginé les plus complexes et les plus fascinantes machinations, peinait à trouver de nouvelles idées. L'intrigue est certes classique mais sans rebondissements capables de susciter de l'intérêt et même l'introduction d'un élément familial censé être émouvant ne fait pas son office. Le preux chevalier - sa veste n'est-elle pas blanche – ne fait plus le poids si on le compare avec ses concurrents qui fleurissent dans de nombreuses publications actuelles plus nerveuses, plus rythmées avec des personnages moins lisses, plus réalistes. Le prétexte du retour d'un ancien ennemi ne prend pas et manque cruellement d'envergure pour un méchant.
Même si le dessin de Tibet est reconnu depuis longtemps, il fait désormais pâle figure avec un trait qui n'a pratiquement pas évolué depuis le début, ce qui est la preuve d'une grande constance mais le style n'attire guère plus que les nostalgiques nostalgiques d'un style de dessin hors du temps, de décors épurés ou de couleurs en aplats. Cette technique a néanmoins le mérite de coller à ce récit se déroulant dans un théâtre. A noter que le dessinateur a confié à d'autres le soin des arrière-plans et de la colorisation.
On tue au théâtre ce soir est un album qui plaira exclusivement aux admirateurs les plus fervents de Ric Hochet. Demander à ses auteurs de passer à autre chose pour ne pas courir le risque de casser définitivement le mythe semble une cause perdue. Tant qu'il restera des amateurs, difficile de les blâmer pour si peu.
Les avis
Shooney
Le 30/10/2019 à 05:06:05
Soulignons d'entrée de jeu cette très jolie couverture qui invite à la lecture. Elle est bien choisie car l'enquête policière elle-même semble bien secondaire dans cet album plutôt tourné vers la vie privée de notre héros sur lequel on en apprend davantage. À lire si l'on connaît bien la série.
RicHochet82
Le 19/05/2016 à 17:14:40
On retrouve Ric dans une posture inhabituelle et aussi un peu tirée par les cheveux. Il faut adhérer. Néanmoins, il est important de savoir se renouveler, ne pas refaire les mêmes histoires à chaque album, et c'est ce que T&D nous proposent ici. Un travail plaisant.