Résumé: David Vandermeulen s'est emparé de la série de bandes dessinées « Ric Hochet » (78 albums), pour recomposer « Ric Remix », un récit inédit, sans jamais intervenir sur les dessins de Tibet ni les textes d'A.-P. Duchâteau. Il s'agit d'un album tout particulier qui s'inscrit dans la grande tradition des détournements artistiques. En établissant un nouvel agencement de cases préexistantes, Vandermeulen a composé une histoire originale d'où se dégage une violence inattendue, effet troublant qui fait surgir des planches de départ de « Ric Hochet », un insolite et surprenant caractère humoristique. Par sa démarche à la fois irrévérencieuse et respectueuse, Vandermeulen apporte à la série, avant tout connue et appréciée pour ses intrigues policières et ses codes narratifs coutumiers, un tout autre regard, une toute autre dimension.
Un exemple de détournement parfaitement réussi et un bel objet vintage, futur collector. Cet album étonnant résulte de la démarche toute particulière de David Vandermeulen. Sous le regard amusé et bienveillant de Tibet et Duchateau, il a reconstruit une nouvelle aventure de Ric Hochet à partir de cases extraites des albums existants.
Les seules libertés que s'octroie l'auteur sont le recadrage et le zoom. L'approche est parodique et offre une aventure musclée et cohérente qui permet de découvrir tout le potentiel humoristique de la série Ric Hochet. Un exemple de détournement parfaitement réussi et un bel objet vintage, futur collector.
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ic Hochet, tout le monde connaît. Sans doute pas les 78 albums publiés au cours des 47 années de bons et loyaux services que lui ont offertes André-Paul Duchâteau et Tibet, mais l’homme à la Porsche jaune et à la veste pied-de-poule appartient indiscutablement aux icônes du 9ème Art.
Avec Ric Remix, détournement inventif et facétieux, David Vandermeulen s’empare du mythe le temps d’un 48 pages qui pioche allègrement des cases dans toute la série pour lui offrir un nouvel éclairage façon Pop Art et sous un angle plus violent qu’à l’accoutumée. Durant ses aventures, le journaliste a beaucoup donné et reçu. De câlins, pas trop, non, mais de coups, sûrement. Dans cette compilation-mosaïque, pendant treize pages, il en « prend plein la tête », de face, en traître, chute, tombe à la renverse, au sol, dans l’eau. Un véritable florilège de gnons ! Fin du chapitre I.
Dans le chapitre II, il riposte.
Dans les suivants, les chocs pleuvent, les pneus crissent, les armes hurlent, les déflagrations retentissent, les lames luisantes fendent la nuit, le rouquin rebondit, les agresseurs à la face cachée se multiplient, les hallucinations fleurissent comme les compositions sur une tombe. Le rythme est haletant (qui a dit « comme il ne l’était plus dans la série depuis trop longtemps » ?), le travail artistique laisse à la fois admiratif et amusé (les couleurs ont été retravaillées à l’occasion). Et l’intrigue ? La quoi ? Cette fois, inutile de la chercher.
A mille lieues de l’hommage académique et guindé, le panorama offert par David Vandermeulen est aussi vitaminé qu’inventif et se prêterait à une mise en scène vivante dans le cadre d’une exposition un peu culottée. Exercice de style dans la tradition OuBaPienne soit, mais ludique et plaisant, y compris pour les non collectionneurs.