Résumé: Il y a quelque chose de grisant, comme un parfum de liberté, d'indépendance. On rit, on accélère, on peut aller dans toutes les directions. Puis, petit à petit, on se lasse, on ralentit et l'on finit par se sentir à l'étroit, comme pris au piège. Qu'est-ce qui sépare une auto-tamponneuse d'une voiture grandeur nature ? Pas grand chose, à bien y regarder. La voiture a tellement transformé nos villes et nos campagnes que nous ne pouvons y échapper. Elle nous enferme et nous contraint, au quotidien. Et pourtant, nous n'y prêtons pas vraiment attention, tant nous sommes accoutumés à ce qu'elle soit partout prioritaire. Ce modèle n'est pas le seul dont nous sommes prisonniers. En Bretagne, le tout-puissant lobby du porc s'emploie à faire perdurer une agroindustrie polluante - les fameuses algues vertes - et anachronique. Mais, face à des acteurs habitués à faire valoir leurs intérêts et imposer leur loi, les mobilisations citoyennes se multiplient. Loin de la vision productiviste des patrons d'usines à cochons, d'autres paysans tentent d'imaginer une nouvelle façon d'assurer notre subsistance. En s'associant, ils se partagent la tâche et les revenus, pour mieux absorber les difficultés d'un métier que le XXe siècle a déshumanisé. Remettre du sens et de l'humain est aussi le pari des coopératives de pompes funèbres, poil à gratter du business florissant du deuil. Autant d'initiatives qui prouvent que des échappatoires existent. Et qu'il n'est jamais trop tard pour descendre de l'auto-tamponneuse.