Résumé: En avril 2012, prenez votre revanche en librairie... Il a deux boulots et il s'appelle Revanche, Thomas Revanche. Dans la journée, il est l'assistant de la présidente de la plus grande organisation patronale du pays, le reste du temps, il travaille à restaurer la justice sociale en s'occupant des patrons voyous, des abus de pouvoir, des harcèlements Bref, de toutes les inégalités que génère le système. Et dans ce domaine, il y a de l'emploi ! Certes, il ne comblera pas tous les déficits, mais par ses méthodes radicales, Revanche aidera certainement à réduire la fracture sociale !Alors camarade lecteur, toi aussi prends ton Revanche et passe un moment de lecture jubilatoire offert par Nicolas Pothier et Jean-Christophe Chauzy, les ouvriers du 9e art à la solde de Treize étrange !
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uand votre entreprise vous spolie, quand le grand capital vous plume et quand le marché vous délocalise, il vous reste un dernier recours. Plus fort qu'Arlette, plus implacable que Mélenchon, Thomas Revanche est là pour vous venir en aide !
Nicolas Pothier (Caktus, Junk) ne fait pas dans la dentelle dans cette nouvelle série. Dans le coin droit, le néo-libéralisme avec sa cohorte d'hommes d'affaire malhonnêtes et véreux, à l'opposé, les victimes, les gentils employés broyés par la machine économique. Ces derniers ont cependant un atout avec eux, Thomas Revanche, assistant au MODEF (comprenez le MEDEF, le lobby du patronat) le jour et Robin des bois la nuit. Fort de ses connaissances dans le milieu, il travaille dans l'antre du démon, il ne cesse de pourchasser les odieux profiteurs pour rendre la justice. L'approche sans nuance des scénarios fait sourire. À force de vouloir dénoncer les abus des requins de la finance, Pothier se prend les pieds dans le tapis et propose une espèce de super-héros aux méthodes aussi douteuses que celles de ses cibles. Clairement inspiré par le Spirit, le scénariste a oublié que le célèbre héros de Will Eisner travaillait de concert avec la police. Revanche, lui, ne s'encombre pas d'intermédiaires. À la fois juge et partie, il règle ses comptes selon son bon vouloir. Même s'il est toujours agréable de voir des malpropres en prendre pour leur grade, un peu plus de doigté dans les propos n'aurait pas été de trop.
Jean-Christophe Chauzy (Petite nature) a pris un certain plaisir à illustrer ces différentes « missions » antipatrons. BD à vocation sociale oblige, la mise en scène met les personnages à l'honneur. Ces derniers sont représentés avec beaucoup de gouaille. Sans jamais forcer le trait, le dessinateur les croque avec un style remarquable de naturel et de réalisme. La très belle mise en couleurs à l'aquarelle apporte également beaucoup de cachet aux planches.
Album amusant mais excessif dans le ton, Société Anonyme devrait néanmoins séduire les lecteurs sensibles à la justice sociale et aux lendemains qui chantent.
Les avis
jlvi
Le 06/05/2012 à 11:24:35
un thème social d'actualité pour chaque histoire (délocalisation sauvage, condition de logement, harcélement, licenciement, salaire démesuré des décideurs, surcapitalisation etc...), enfin et surtout un fil conducteur... "l'humanité". De nombreuses références, paul nizan "les chiens de garde" serge halimi "les nouveaux chiens de garde" steinbeck, marx, balzac, leopold sedar senghor et j'en passe (eisner, mojo (quelle sauce)).
Bref un ouvrage que j'ai apprécié du début à la fin.
J'attends avec impatience la suite.... car il faut une suite, la lutte est de tous les instants.