Info édition : Noté "N001" au 4e plat. Louise Joor est créditée pour le scénario et le découpage.
Résumé: Septembre 2068, L’Europe est devenue un vaste désert agricole. La puissante multinationale Diosynta exploite 90% des terres et son armée, les F.S.I. (Forces de Sécurité Intérieur), fait implacablement respecter ses droits de propriété. Pour lutter contre la famine et cette hégémonie totalitaire, un vaste réseau clandestin baptisé la Résilience des semences et des idées libres... Récit d'anticipation écologique, Résilience est au monde des O.G.M. ce que Mad Max est à celui du pétrole.
A
dam n'a plus le choix, ses parents désormais morts, il doit prévenir la « Résilience » et faire en sorte de prendre leur suite. Accompagné d'Agnès, il rejoint la capitale en espérant trouver les membres du réseau clandestin. Convaincu qu'un engagement sur le terrain est nécessaire, le couple s'expose à la répression de la société Dionsynta et devra lutter tant pour sa survie que pour le mode de vie des leurs.
Ambitieux récit d'anticipation au discours militant et écologique, Résilience est le fruit de l'imagination d'Augustin Lebon qui signe ici son premier projet en tant qu'auteur complet. Épaulé au scénario et au découpage par Louise Joor (Kanopé, Neska du clan du lierre), l'auteur met en avant l'une de leurs préoccupations préférées, l'environnement et le rapport que les hommes entretiennent avec lui. Plaçant l'intrigue dans un futur proche où les frontières sont celles des champs gérés par une société chargée d'exploiter la terre, il s'intéresse au destin de résistants qui luttent contre la production intensive et prônent une agriculture responsable et traditionnelle pour s'extirper de leur condition. Le contexte rapidement posé, la mise en situation des héros apparaît trop classique pour convaincre totalement. Mené tambour battant, le récit est enrichi de nombreux personnages aux intérêts divergents et dont il est encore un peu tôt pour affirmer avec certitude quelles sont véritablement leurs intentions. Les pistes sont donc ouvertes, la tension va crescendo et les retournements de situation possibles nombreux, ce qui contribuent à capter l'attention jusqu'au bout. Quitte à laisser aux lecteurs, au terme des soixante-deux planches, la légère impression qu'une telle histoire aurait méritée encore plus de place.
Pour la colorisation, l'artiste fait équipe avec Hugo Poupelin comme précédemment sur Le Révérend. Le travail de ce dernier est soigné et ses choix suffisamment variés pour bien marquer les différentes ambiances. De plus, cette mise en couleurs n’empiète pas sur le trait vif et agréable de son complice. Rappelant par moments le dessin de Vincent Mallié dans Le grand mort - notamment dans la physionomie d'Adam -, le dessinateur s'applique à proposer une mise en images étudiée et efficace qui contribue grandement à l'immersion et la lisibilité.
Malgré un démarrage un peu classique, Résilience laisse entrevoir de belles promesses. Les terres mortes pose un cadre sombre et alarmiste sur un propos intéressant. Il faudra attendre 2018 et Terre Naïve pour savoir si ce diptyque atteindra ses objectifs, mais tout est réuni pour y parvenir !
La preview
Les avis
Shivatoof
Le 26/09/2020 à 11:05:25
Très bon scénario pas encore exploré à ma connaissance et très bon album qui laisse présager une très bonne série.
thieuthieu79
Le 17/12/2017 à 17:44:09
Un très bon récit d'anticipation mené tambour battant. Le thème traité est très intéressant car il pourrait très bien être notre avenir, ce qui a pour effet de remettre l'homme (et donc le lecteur) en question fasse à la sur-exploitation de la planète dont il est responsable, et cet avenir dont il pourrait très bien être le coupable.
L'histoire est quant à elle bien construite et avance efficacement sans temps mort.
Quant aux dessins parfois volontairement "brouillons" ils s'en dégagent une atmosphère pesante de survie, renforcée par la mise en couleur de Poupelin.
Si la suite est dans la lignée de ce premier tome, le diptyque sera une vraie réussite. A suivre...
kurdy1207
Le 15/05/2017 à 08:19:18
Cette BD d’anticipation est à mon avis située trop tôt dans l’avenir pour être réellement crédible, 2068 ! Mais, je ne serai plus là pour le voir et après tout chacun peut imaginer l’avenir tel qu’il le pressent. Non, ce qui m’a un peu agacé, c’est le « héros » Adam. Un casse-pieds qui cherche perpétuellement les ennuis. Ce type ne réfléchit pas une seconde aux conséquences de ses actes et attire les emmerdements comme un aimant.
D’un autre côté, l’histoire arrive quand même à être passionnante surtout dans sa deuxième partie. Du coup, je ne sais sur quel pied danser. La fin dans le deuxième tome me dira, je pense, si c’est du bon ou du mauvais. Alors, à suivre…