Résumé: Irène, orpheline à deux ans, est élevée par son oncle Constantin dans la foi chrétienne iconophile. À 16 ans, elle épouse Léon, futur empereur de Constantinople. Lorsqu'elle devient impératrice, elle s'oppose à l'iconoclasme et tente de convaincre son mari de changer de politique. Résolue à restaurer le culte des icônes, Irène s'impose dans un empire en plein bouleversement religieux et politique.
D
epuis que le basileus Léon III a interdit le culte des images en 730, des brasiers s’élèvent régulièrement un peu partout dans l’empire byzantin pour brûler les objets du délit, suscitant la colère de certains et en creusant le fossé avec l’Église d’Occident. Douze ans plus tard, à Athènes, la petite Irène voit le jour. Trop tôt orpheline, elle est élevée par son oncle Constantin, qui lui raconte la vie des saints à travers les icônes. En 758, accompagnée de son tuteur, Irène découvre Constantinople, la fastueuse capitale impériale. Ce voyage a un objectif précis : un concours de beauté visant à retenir l’attention pour épouser l’héritier. Bientôt, tout s’enchaîne. Iconodule parmi les iconoclastes, la jeune femme va devoir s’imposer et déjouer les complots et querelles intestines qui font vaciller le trône.
Sans relâche, la collection Les reines de sang des éditions Delcourt met en avant de nouvelles figures féminines qui ont contribué à façonner l’histoire. C’est au tour de d’Irène l’Athénienne (752-803), impératrice de Byzance, d’occuper le devant de la scène au cours d’un diptyque écrit par Éric Corebyran, scénariste chevronné, et illustré par Gabriel Ippóliti (Bienvenue à Pandemonia, Planeta extra ).
Ce premier volume débute par une mise en contexte circonstanciée, permettant aux lecteurs de saisir le cadre et les enjeux internes comme extérieurs. Puis, il déroule chronologiquement le parcours de l’héroïne. Quoique relativement linéaire, le récit n’en ménage pas moins des moments plus intenses et d’autres plus intimistes. Les échanges entre Irène et son mari, ou avec son conseiller, l’eunuque Staurakios, apportent ce qu'il convient de matière intéressante sur les événements. Assez rapidement, la fillette éblouie par les histoires des saints se métamorphose en femme déterminée qui n’hésite pas à faire entendre sa voix. Le portrait dressé se révèle contrasté, la montrant intelligente, habile et sachant tirer le meilleur parti de ses soutiens, tout en ne cachant pas certaines faiblesses. Outre la volonté du personnage de rétablir le culte des icônes qui occupe une large partie de l’album, son rôle pour assurer la stabilité et l’unité du royaume est également souligné, que cela soit en déjouant les intrigues de ses beaux-frères ou en tentant la voie diplomatique face à la puissance montante des Abbassides. Au dessin, Ippóliti anime avec délicatesse cette reine aux fortes convictions. Son trait fin et semi-réaliste s’avère expressif ; en parallèle, un soin appréciable est apporté aux vêtements et les décors sont plutôt réussis. Les choix de cadrages et de découpage assurent dynamique et fluidité. Seule la colorisation, un peu terne, demeure en deçà.
Répondant en tous points à son cahier des charges, L'iconophile propose une plongée riche et globalement satisfaisante dans l'histoire personnelle, et plus large, de l'impératrice byzantine Irène. Les amateurs de cette collection et curieux de la période y trouveront leur compte.
Les avis
Erik67
Le 03/11/2025 à 07:25:31
Qui ne connaît pas Irène de Byzance ? En premier lieu, moi ! La BD historique permet toujours de réparer quelques lacunes.
Pour rappel, on se situe dans la fameuse collection qui nous fait découvrir les reines de sang qui ont marqué l'Histoire des pays du monde. On va se plonger dans l'Empire byzantin qui est pour rappel la continuité de l'Empire romain d'Orient qui va durer jusqu'à la chute de Constantinople en 1453 par les troupes ottomanes qui envahissent la ville pour l'occuper depuis.
Il est vrai que cette prise de la ville intervient alors que la situation de Constantinople s’est considérablement dégradée lors des siècles précédents. Il faut également savoir que la chute de Constantinople constitue une vraie rupture marquant la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance.
On va suivre l'une des dernières dirigeante de cette empire dans la tourmente alors que des querelles religieuses divisent encore ce peuple. Elle va régner seule à un moment donné alors qu'elle a été assez mal menée durant son enfance et adolescence.
Elle va s'efforcer d'unifier son empire et entreprendre des réformes salutaires avec certaines alliances diplomatiques protectrices. Il est intéressant de suivre son parcours de femme dans un monde dominé par les hommes. D'ailleurs, son meilleur ami sera un eunuque chargé de la servir notamment en massage. C'est mieux que rien.
Le thème principal est l'interdiction des icônes par les différents souverains qui vont se succéder et qui entraînera la division de cet empire. Irène de Byzance n'aura de cesse que de revenir sur cette interdiction entraînant les pires exactions. Cela ne sera pas dans la pratique une chose aisée.
Il faut savoir que l'orthodoxie est la religion officielle de l'empire byzantin. Le chef de l'église est le patriarche soit le membre le plus important de l’église orthodoxe. Il est nommé par l'empereur. Nous verrons dans cette BD les liens importants entre ces deux pouvoirs.
Bref, c'est une reine qui nous est inconnue et qu'il faut découvrir pour ce qu'elle a apporté. Elle a en effet sécurisé l'influence byzantine dans la péninsule des Balkans où elle parvient à repousser les Bulgares et les Slaves, et à assurer le contrôle de l'Empire sur toute la bande littorale en Thrace et en Macédoine.
Bon, la BD s'arrête sur une première partie où elle assure la régence de son fils Constantin. On sait que le pouvoir corrompt et elle aura une suite de carrière un peu moins reluisante qu'il nous tarde de découvrir .
NERVIENS7530
Le 15/06/2025 à 10:01:03
Je suis déçu par le dessin,aucune envergure,aucun volume.
Je continuerai à acheter la série parce qu'elle m'intéresse,pour l'instant j'achèterai le 2ème volume mais par dépit.