Résumé: Le torchon brûle entre Marc Antoine et Cléopatre mais ils ont besoin l'un de l'autre dans leur folle ascension vers la gloire.
Le consul aux idées de grandeur va offrir à la reine de l'éternelle Egypte un cadeau qu'elle ne peut refuser et ainsi sceller leur union et précipiter leur avenir.
B
rutus et ses alliés vaincus, Octave et Marc Antoine se sont partagés l’Empire romain. Tandis que le premier tient Rome dans sa main, le second se trouve en Orient, décidé à mener une guerre contre l’ennemi parthe. Sur place, il doit compter avec les forces égyptiennes de Cléopâtre. Entre la souveraine et le consul, la passion se joue sur tous les fronts. Tantôt, ils rivalisent, déployant apparat et forces militaires, tantôt ils s’enfoncent dans les délices de la chair et les mirages nés des fumées opiacées. Mais, jamais les deux amants ne perdent de vue leur désir commun : le pouvoir.
En connaisseur maîtrisant son sujet, Thierry Gloris livre un quatrième tome qui s’intéresse à un nouveau pan de l’existence de son illustre héroïne : sa relation avec le général qui succéda à César dans son lit et les implications de celle-ci sur la destinée du monde antique de l’époque. Le récit montre ainsi les deux personnages confronter leurs cultures respectives, le Romain cédant volontiers devant les courbes de la Lagide et les fastes qu’elle déploie. Le scénario glisse alors entre les amours tumultueuses du couple, les excès en tous genres – comme ce pari autour d’un banquet dispendieux et la légendaire perle au prix pharaonique qui en constitue le summum – et les tractations politiques révélant les intérêts de différents protagonistes, tant à Rome qu’au Proche Orient. Le lecteur est ainsi tenu en haleine jusqu’à la page finale qui annonce la prochaine phase, dramatique. Quant à la partition graphique, elle reste convaincante, car Joël Mouclier parvient encore une fois à insuffler vie à chacun. Les scènes extérieures comme intérieures proposent des cadrages et plans variés que les couleurs saturées viennent parer avec intensité. Les fêtes grandioses donnent l’occasion de faire éclater les ors et les nuances vives – vert aquatique, bleu lazuli, rouge-orangé flamboyant – lesquelles tranchent avec des tons plus froids des passages se déroulant dans la Ville éternelle.
Adroitement mené et joliment illustré, cet album se lit avec plaisir et confirme - s'il en était encore besoin - que Cléopâtre constitue une des meilleures histoires du label Les reines de sang. Rendez-vous au prochain épisode !
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Lire la chronique du tome 3.