Résumé: Au terme d'un long périple, les trois mercenaires accompagnés des trois enfants arrivent devant les remparts du Shrine. Mais il leur faut encore trouver les offrandes nécessaires pour rentrer dans le si précieux sanctuaire, et ainsi se mettre à l'abri des grands cataclysmes qui s'annoncent...
A
ussi frêle que la branche entre ses mains, Octavia fait face à un groupe d'aurochs prêts à en découdre pour la capturer ; une belle marchandise en perspective pour ces marchands d'esclaves. Quelques têtes éclatent et des panses s'ouvrent, mais la hargne de la guéparde ne suffit plus et arrive le moment où elle est submergée. Il était temps que Pantacius et Isaac lui prêtent main forte. Ils lui proposent alors une nouvelle vie, de mercenaire certes, mais avec la liberté en prime. C'est dans ces circonstances barbares que les trois compagnons se sont rencontrés et ne se sont plus quittés. Après les années de galère et de combats, ils sont toujours aussi soudés. À présent, ils font face à la forteresse de Shrine avec au cœur, la promesse de protéger les petits orphelins et pour seul obstacle : l'offrande aux moines. Quand il n'y a rien à offrir, que donner ?
Après un tome de mise en place des bases de l'intrigue, Sylvain Runberg revient sur un passé qui a forgé les caractères et endurci les personnalités. Très peu d'indices sont cependant révélés sur l'univers impitoyable dans lequel ils évoluent. En l'absence d'éléments foncièrement novateurs pour le genre post-apocalyptique(lire la chronique du tome 1), la force du scénario réside donc dans le traitement des personnages. Charismatiques et attachants, il existe un réel plaisir à les suivre dans cet environnement hostile. Le rythme alerte fait passer la frustration provoquée par le manque d'éclairage sur cette société décadente intrigante. Avec cette cadence, les événements s’enchaînent sans accroc et avec une logique imparable. Au travers des péripéties, certaines valeurs telles que la solidarité et la vaillance sont mises en avant, sans tomber dans le prêchi-prêcha naïf.
Le graphisme d'Olivier Boiscommun s’épanouit pleinement dans le style animalier. Il transmet une réelle personnaliré à chacun de ses protagonistes. L'action omniprésente, le dynamisme est de rigueur et le dessinateur offre alors de belles chorégraphies à son petit monde. Devant tant de talent, le lecteur aurait aimé contempler plus de décors, la part belle étant faite au bestiaire expressif qui capte naturellement le regard. Quelques références se promènent par ci par là (mais où est Blacksad ?). Les couleurs douces permettent d'atténuer la brutalité des scènes de combat, un choix assumé totalement.
La fin de ce deuxième tome se révèle très ouverte ; reste à espérer que c'est de bon augure pour une suite. Il persiste un goût de trop peu au vu du potentiel de la série, les zones d'ombres demeurant nombreuses. Néanmoins, ce diptyque s'apprécie pour ce qu'il est, une aventure fantastique efficace, sombre et mouvementée et surtout, impeccablement illustrée.
Les avis
duncan89
Le 05/11/2017 à 21:04:38
alors que dire, c'est beau, c'est beau, Boiscommun est un virtuose, la couleur directe est top, j'adore son travail depuis le début et il est toujours bon.
Mais il y a un mais... le scénario est plutôt plat, c'est du post apo classique sans surprise, une suite de combats sans trop d’intérêts, les personnages sont un peu plus travaillés dans le t2 mais c'est pas suffisant. Le coté anthropomorphique n'est plus original même si c'est bien réalisé. En plus l'annonce de 2 volumes m'a induit en erreur, je m'attendais à un diptyque auto-conclusif et ce n'est pas le cas du tout avec une fin totalement ouverte et quasi aucune réponses au peu de questions posées par le scénario.
Vous aurez compris j'ai pas accroché et je suis d'autant plus déçus que je suis un fan d'Olivier Boiscommun
kurdy1207
Le 01/11/2017 à 09:09:00
Un léger mieux dans cette histoire. Les dessins de Boiscommun sont toujours aussi impeccables. Tous les travers et qualités humaines ont été transposés à travers les animaux. J’ai parcouru cette BD avec plaisir et une fois la dernière page tournée je l’ai à nouveau feuilletée pour admirer les dessins.