Info édition : Noté "Première édition". Format 215 x 215 mm.
Résumé: 25 courtes, très courtes histoires d’une troublante intensité dramatique, autant d’instants d’une rare profondeur émotionnelle, autant d’aléas tragiques et ironies fatales du destin, autant d’interrogations, de phobies et d’angoisses…voilà ce que nous propose Clarke dans son nouvel opus ! Ces atmosphères cauchemardesques, dont l’expression graphique noir sur blanc retient le regard comme un aimant, sont ici l’occasion de rencontres avec des personnages qui sont comme des projections de ce que nous avons tous et toutes en nous d’indicible, de subconscient, d’inavouable. On pense évidemment à Edgar Allan Poe et ses Histoires extraordinaires, à Hoffmann et ses Contes, mais aussi, pour ne citer que ceux-là, au Stephen King de Misery ou Shining, au David Lynch de Mulholland Drive…
Cette suite de rencontres nous dévoile également des aspects méconnus, voire les côtés secrets, de quelques scénaristes de BD qu’on imaginait peu dans ce registre-là. Pour cet album, Clarke s’est en effet offert le bonheur de mettre en images ce que leurs rêves, leurs peurs, leurs fantasmes avaient inspiré à Vehlman (Seuls), Kid Toussaint (Brûlez Moscou), Zidrou (La Petite souriante), Andreas (Capricorne), Foerster (Styx), Aimée de Jongh (L’Obsolescence programmée de nos Sentiments), Dugomier (Les Enfants de la Résistance), Joseph Safieddine (Monsieur Coucou) et Raoul Cauvin (Les Psy).
Un florilège envoûtant et « halloweenesque », quoique délectable, à découvrir sans attendre.
I
l y eut d’abord Réalités obliques, puis Mondes obliques. La trilogie se termine avec Rencontres obliques. La formule demeure la même : en quatre fois quatre cases, l’auteur raconte une histoire macabre, surréaliste, terrifiante ou méchante. Les saynètes se suivent et ne se ressemblent pas, sinon pour une chose : la chute est saisissante.
Les intrigues sont généralement adroitement ficelées. Avec une belle économie de moyens, le scénariste construit un système, y plonge un personnage, lequel tente de s’en sortir… alors qu’il s’y empêtre. Les fins se révèlent rarement heureuses ; souvent le protagoniste meurt, parfois il devient fou, à moins que ce ne soit tout son univers qui bascule. Dans cet ultime opus, Clarke a recruté des collaborateurs venus d’horizons divers. Le lecteur se doute qu’Andreas et Foerster ne se sont pas fait prier très longtemps avant de dire oui. La présence d’un Raoul Cauvin est certes plus étonnante, mais ce dernier tire lui aussi son épingle du jeu.
Avec délicatesse, l’artiste suggère et montre assez peu. Le bédéphile comprend bien que s’il y avait une dix-septième vignette le héros serait éviscéré ou hurlerait de terreur. Mais voilà, le bédéiste choisit de s’arrêter juste avant cela. Le trait, tout en retenue, est fréquemment rehaussé par de généreux aplats noirs qui donnent beaucoup d’élégance aux motifs. La présentation générale de l’album est engageante ; le petit livre carré est sobre, le papier épais et une tranchefile marque la page. À l’intérieur, les illustrations sont entourées d’un large cadre blanc au centre duquel elles prennent leur aise. Bref, Le Lombard fait bien les choses.
Est-ce que ce troisième tome apporte vraiment quelque chose de plus ? Probablement pas, mais ces contes cruels persistent à être plaisants.
Les avis
ArvoBlack
Le 29/05/2024 à 22:07:13
Une bande dessinée en style comic avec de très courtes histoires (2 à 6 pages) autour de la conscience et de l'humanité. Les 3 tomes sont très cyniques avec des histoires très inégales sur l'ensemble des tomes. "Rencontres Obliques" reste le plus apprécié pour ma part. Le dessin de Clarke en style Comics est très réussi et participe à la narration et l'ambiance général de l’œuvre. Trois tomes pour assez peu d'histoires convenues, cela reste une petit déception, car il y a matière à raconter.