Résumé: Raptor nous donne à voir tour à tour deux mondes et deux âmes en proie au conflit. Sokól erre dans un paysage féodal et fantastique, chassant les monstres pour le compte de ceux qui peuvent s'offrir ses services, tandis qu'Arthur, un auteur de contes fantastiques, qui pleure la mort de sa jeune épouse dans le Pays de Galles du XIX? siècle, s'en remet au surnaturel dans le vain espoir de la revoir. Tous deux vivent dans le crépuscule entre la vérité et le mensonge, la vie et la mort, la réalité et l'imaginaire.Véritable prouesse visuelle, Raptor entraîne le lecteur dans deux mondes à priori distincts, mais qui se font écho dans une même trame narrative.
S
okol est un chasseur qui loue ses talents aux plus offrants dans un monde d’errance. Arthur poursuit dans l’au-delà le fantôme d’une épouse qu’il ne peut oublier. L’espace et le temps séparent les deux hommes, mais est-ce vraiment le fait du hasard si leurs destins en deviennent parallèles et le resteront-ils longtemps ? Le miroir est la porte, le livre est la clé…
S’il était deux adjectifs pour qualifier Raptor, le dernier album de Dave Mc Kean paru chez Futuropolis, ce seraient superbe et déconcertant !
Qu'écrire, confronté à cette histoire de prime abord absconse mais qui, par la magie des mots, la puissance du dessin et les références perceptibles, de singulière devient familière ? Ce que Dave Mc Kean a voulu dire a-t'il finalement de l'importance ? Ce qui l'emporte, c’est le sens que chacun donnera à ses planches d’encre, de crayons ou de peinture à l’ésotérisme fantastique et à la beauté sauvage qui entraînent le lecteur dans des contrées qu’il ne se savait probablement pas capable d’explorer.
Raptor est de ces albums qui submergent et emportent le lecteur, au risque de le noyer ! Dans une interview à The BEAT comics culture de juin 2021, Dave Mc Kean espérait qu'un jour la bande dessinée deviendrait une forme d'Art à part entière. Qu’il soit rassuré, si ce n’était déjà chose faite, cela le serait aujourd’hui !