S
a famille étant couverte de dettes, Fûtarô se comporte en pingre et sa tendance à rester à l’écart pour réviser ne l’aide pas non plus à lier amitié. Qu’importe, il n’est pas au lycée pour cela. Un jour, il se prend le bec avec une nouvelle qui a voulu s’installer à sa place au réfectoire. Manque de pot, il découvre vite qu’elle est dans sa classe. Pire, le petit job de professeur particulier que son père lui a trouvé consiste justement à faire étudier cette Itsuki envers laquelle il s’est montré si cavalier. Et le cauchemar est multiplié par cinq, quand il comprend que sa camarade a quatre jumelles, dont les résultats scolaires sont également catastrophiques. Alors que les quintuplées refusent catégoriquement de faire leurs devoirs avec lui, le jeune homme va devoir les amadouer tour à tour. Ce n’est pas gagné…
Un gars, cinq sœurs, beaucoup de possibilités. Alors que The Quintessentials Quintuplets semble débuter comme de nombreuses romances lycéennes, Negi Haruba a choisi de corser les choses en offrant non pas une héroïne pour faire face au personnage masculin principal, mais bien un groupe de frangines aux caractères bien trempés. La relation qui s’établit entre elles et Fûtarô est teintée par leur rapport maître/élèves du même âge et leurs conditions socio-économiques respectives. L’inévitable solidarité sororale entre également en ligne de compte. Cela profite évidemment à l’intrigue, en favorisant les situations ambiguës ou cocasses qui mettent généralement à mal le jeune homme. Le récit se déroule ainsi prestement et progresse en approfondissant peu à peu la psychologie des différents personnages. L’humour léger fonctionne bien. De même, le graphisme se révèle de bonne facture, grâce à un trait expressif et un recours aux trames pour accentuer certains effets. Le découpage est soigné et les cadrages généralement variés et efficaces, quoique tendant à s’attarder sur les formes girondes des demoiselles, toutes intelligemment caractérisées au moyen d’un détail (coupe de cheveux, regard, accessoires).
Plaisants à lire, les deux premiers tomes (sur treize déjà publiés au Japon) de cette charmante comédie donnent envie de connaître la suite (prévue en avril).