Le 13/06/2025 à 07:27:28
Voici encore une BD qui répare mes nombreuses lacunes en matière de faits historiques concernant certains hommes ayant marqué l'Histoire. On va s'intéresser en l’occurrence à Putzi qui fut l'un des principaux contributeurs d'Hitler lui permettant alors d'acquérir le pouvoir avec toutes les conséquences funestes qui en a découlé pour le monde dans la décennie suivante. Inutile de rappeler les millions de morts de la Seconde Guerre Mondiale. Il était tout simplement fasciné par le Führer au point de lui donner son argent en tant que mécène. Il lui aurait même donné son épouse ! Mais bon par la suite, Putzi a su bien se vendre auprès des Alliés quand il a senti le vent tourné. Il est devenu un informateur pas très efficace du président américain Roosevelt qui lui évita la disgrâce. Certains diront qu'on peut tous changé d'avis et ne pas payer pour les fautes commises. Certes, c'est un peu facile. Mais bon, il faut se plonger dans le détail pour voir comment on peut passer d'une tendance à l'autre. Il a été en effet assez jalousé par Goebbels et Göring qui ont fini par obtenir sa disgrâce et son exil. Il est clair qu'il a failli y passer s'il était resté en Allemagne durant la nuit des longs couteaux où Hitler s'est débarrassé d'une partie de ses troupes. C'est une histoire à la fois tragique et burlesque qui nous est conté au travers cette BD. On apprendra que c'est grâce à lui que le chef des Nazis a pu rencontrer la famille du célèbre compositeur Wagner. Il faut dire qu'avant tout Putzi était un homme de culture mais également marchand d'art. Pour autant, j'éprouve vraiment de la tristesse pour ce personnage qui n'a pas eu droit au retour de la reconnaissance d'un homme qu'il a contribué à mettre en place pour le malheur de notre monde. Cependant, on ne peut jamais savoir à l'avance ce qu'il peut advenir. Finalement, Roosevelt a sans doute eu raison de ne pas lui en tenir rigueur. Un mot sur le dessin pour dire qu'il fait un peu dans l'expressionniste façon art déco. Il faut aimer le style. J'ai bien aimé l'utilisation de la couleur et notamment le rouge et plus accessoirement le vert. C'est surtout un procédé de quadrichromie assez bien maîtrisé Au final, un récit assez bien conté qui peut être très intéressant de découvrir pour voir le destin d'un homme ayant croisé les puissants durant cette Seconde Guerre Mondiale. Une page méconnue qu'il convient alors de combler.Le 06/01/2025 à 10:23:12
Putzi, c’est « l’histoire dessinée d’un homme dont on ne sait s’il fut clown, ou un monstre. Peut-être fut-il un peu des deux » nous dit Thomas SNÉGAROFF dans la préface de cette bande dessinée adaptée de son roman à succès éponyme par la dessinatrice LOUISON. Clown, ou monstre, ou les deux il faut dire que le destin de Ernst Hanfstaengl (surnommé Putzi - petit homme, pied de nez à sa grande taille) n’est pas banal : né d’un père allemand et d’une mère américaine, c’est un homme très cultivé, marchand d’art et pianiste, qui vit aux États Unis, il sera fasciné par Hitler à son retour en Allemagne dont il deviendra l’ami grâce à sa femme qu’Hitler admire beaucoup et aussi Wagner qu’il lui fera découvrir. Tout les oppose et pourtant Putzi finira par se rallier au parti Nazi, à la recherche d’une reconnaissance, d’un rôle de premier plan : il fut en 1933 après l’accession d’Hitler au pouvoir, le responsable de la presse étrangère, sans jamais atteindre le premier cercle qu’il avait connu en aidant Hitler financièrement pour remettre à flot le journal du parti Nazi en 1924. Putzi sera progressivement évincé, au profit notamment de Goebels, et ne verra jamais se réaliser son rêve d’un rapprochement de l’Allemagne avec les États Unis ses deux patries. Après sa disgrâce, il finira comme informateur du président Roosevelt. Le récit est factuel et ne condamne pas explicitement la trajectoire de Putzi, il laisse le lecteur se faire sa propre opinion : clown ou monstre ? C’est néanmoins toujours glaçant de voir Hitler dessiné, avec des pages (34-35 par exemple) très suggestives quant à l’emprise qu’il pouvait avoir sur Putzi et par la même sur un grand nombre de ses compatriotes. Le dessin de LOUISON et des couleurs qui varient (le rouge surtout qui souligne toute la violence du nazisme incarné par Hitler) sont d’une rare efficacité. Pour ma part, j’ai tranché : Putzi est un monstre, comme tous les nazis, et même s’il rêvait d’un autre destin pour son pays.BDGest 2014 - Tous droits réservés