Le 07/04/2024 à 19:03:11
Cette intégrale couvre 7 numéros de la série régulière du Punisher de 1987 par Mike Baron, un épisode de Daredevil en crossover avec elle, le premier annual de cette série puis un Graphic Novel Assasin's Guild. Mike Baron commence avec une histoire de secte commandée par un athée qui pourrait avoir certains pouvoirs. Cela couvre pas mal de points comme les suicides collectifs, l'emprise aussi bien psychologique que financière. Frank Castle est troublé par ce gourou dont il ressent le pouvoir. Il est aussi moralement un peu impacté par le fait de coucher avec la femme qu'il devait retrouver pour son mari. Baron nous présente Microchip pour la première fois ainsi que son fils Junior. Ce sont les derniers numéros par Klaus Janson. Il avait pris la série car il pouvait s'encrer et faire la couleur mais la série passe vite mensuelle et il ne peut tenir la cadence. Dave Ross le remplace sur l'arc suivant encré par Nowlan (très joli) puis par Beatty (où certaines cases ressemblent à du Mike Zeck). Là il est question d'association entre le terrorisme islamique et la pègre. Castle fait équipe avec un agent du Mossad pour démanteler un projet d'attentat et on découvre que notre héros a un cœur. Whilce Portacio devient le nouveau dessinateur attitré du titre. Il s'améliore d'épisode en épisode avec cette façon de malmener corps et visages mais avec une narration et une mise en page efficace. On commence par un arc sur Wall Street et les magouilles financières alors qu'un serial killer s'en prend aux sans abris. Il en coutera cher aux alliés de Castle pour arriver à coincer les criminels. Ensuite vient le crossover avec le Darevil de Nocenti et Romita Jr. Un crossover comme on les aime puisqu'on est pas obligé d'acheter les deux numéros car ils racontent la même histoire mais sous des angles différends. Pas forcément deux angles politiques alors que Nocenti et Baron sont deux scénaristes qui n'ont pas du tout les mêmes convictions. Au contraire on assène des points de vue que même le criminel de l'histoire a du mal à départager. Cet ancien employé d'une entreprise pharmaceutique viré par l'informatisation empoisonne au hasard les produits de son ancien employeur. L'annual est aussi par Baron avec un Mark Texieira qui est un peu malmené par l'encrage de Scott Williams. On est en pleine Guerre de l'évolution. La toile de fond de ce crossover entre les annual Marvel qui voit l'intervention du Maître de l'évolution est là mais Baron y place ensuite un baron de la drogue colombien. Il en sort une histoire classique du Punisher avec des éléments de science fiction bizarre. Le scénariste ne sait pas encore vraiment jongler avec tout ca. Une courte histoire sympathique mettant en scène Microchip clôt cet annual. Mike Baron a beau se revendiquer républicain, ses histoires sont quand même souvent assez sociales. On parle souvent de gens brisés par la société d'une façon ou d'un autre et de prédateurs qui eux ont souvent le pouvoir financier, politique ... Punisher peut encore épargner certains et vise plutôt la tête sauf lors de la rencontre avec Daredevil. Je gardait le Graphic Novel Assassin's guild pour la fin car je le trouve intéressant. Il me semble que cet album aurait pu être publié en France à l'époque car il était un peu plus européen. Dommage que Comics USA n'ait pas tenté le coup. L'intrigue allié Castle à la guilde des assassins ce qui semble bizarre mais face à une organisation qui permet à ceux qui en ont les moyens d'échapper à la justice. La guilde a d'ailleurs un fonctionnement propre qui la rend assez proche du personnage principal. Là aussi, le discours est plus social qu'autre chose. Ce qui attire l'attention c'est le dessin de Jorge Zaffino qui est capable de faire des planches très réalistes et belles puis pour les scènes d'action ou mettant en scène le Punisher (comme si Castle et Punisher étaient différends) des planches où les visages vont être plus simplifiés pour entrevoir colère ou haine avec des teintes plus sombres. Mary-Jo Duffy avait déjà scénarisé le Personnage lors de la fin de la mini de Grant et Zeck qu'elle termina avec Vosburg. Elle livre une autre vision du personnage plus nuancé encore mais qui rappelle aussi celle de Conway ou Goodwyn dans la première intégrale avec les histoires issues des magazine noir et blanc. Une bonne intégrale qui comme la précédente pose les bases du personnage "classique".BDGest 2014 - Tous droits réservés