Le 29/03/2022 à 23:41:33
Léo vit dans un foyer pour enfants, qu’ils soient orphelins ou retirés à la garde de leurs parents. Léo a perdu sa maman et se sent terriblement seul. C’est un garçon solitaire qui adore construire des maquettes de bâtiments. A 18 ans, il se retrouve dans un appartement supervisé. Il est surpris par tout cet espace pour lui tout seul. Quelques années plus tard, il vit en couple avec Souabe, Souabe qui rêve d’aller s’installer dans le sud de la France, quitter Bruxelles, changer d’air, changer de vie. Bien sûr, elle aimerait que Léo l’accompagne. Mais Léo n’a pas l’air franchement décidé à abandonner ses repères. Pourtant, sa situation n’a rien d’affriolant : il travaille dans une supérette d’une station-service sur l’autoroute, où il lui incombe, plus souvent qu’à son tour, de nettoyer les toilettes et le parking. Un jour, sa rencontre avec des Roms, qui se sont installés dans un bois juste à côté, va bouleverser son existence… Critique : Très difficile de commenter cet ouvrage. Il y a une ligne graphique dont je ne suis pas coutumier et que j’ai vraiment du mal à décrire. Elle fait corps avec le scénario qui est tout en émotion retenue. L’émotion d’un orphelin placé en foyer d’accueil à qui il manquera toujours une famille. Un orphelin qui ne se donne pas vraiment les moyens de voir aboutir ses projets. A-t-il peur de perdre ses repères ? Sans doute. Il vit avec une fille qui ne manque pas d’ambition… Vont-ils pouvoir continuer à vivre ensemble si l’une veut absolument partir et que l’autre traine des pieds ? La rencontre avec les Roms avec lesquels il se montre charitable (ou tout simplement humain) va lui valoir des ennuis au sein de sa boîte, mais va lui apporter un peu de chaleur humaine, une espèce de vie de famille. Pour une fois, il s’insère dans un groupe… Mais pour combien de temps ? Voilà un roman graphique d’un grand dénuement qui fait éprouver d’autant plus fort les sentiments vécus par Léo. Certainement un livre qui ne fera pas l’unanimité. Encensé par certains, il sera ignoré ou vilipendé par d’autres qui ont des idées précises de ce que doit être une « bonne » bande dessinée. Tout le mérite de Victor Pellet, c’est d’avoir laissé parler son cœur et ses émotions.BDGest 2014 - Tous droits réservés