Info édition : Mention "Première édition"
Plus 16 pages consacrées au peintre Jorge Eish, ami de l'auteur et à l'origine du livre.
Résumé: Voici l'histoire d'un homme qui n'a plus d'âme... Il l'a perdue à 10 ans, lorsque la police le découvrit aux côtés du cadavre de sa mère assassinée. Jugé coupable, il fut placé pendant 15 ans en institut spécialisé. Respect de la hiérarchie, maîtrise de ses pulsions, etc., il incarna la réussite du système et put réintégrer la société. Mais, au plus profond de lui, Ortog, le gardien de sa Bête, patientait...
C
e nouvel album de Pierre-Yves Gabrion, prépublié page par page sur BDPrimalZone.net depuis mars 2008, est le fruit d’un besoin personnel d’aborder le sujet de la schizophrénie, mais également le résultat d’une envie de rendre hommage à Jorge Eish, un peintre dont on retrouve quelques œuvres en fin d’album.
Dès les premières planches, le lecteur fait la connaissance d’Elvis Twin, alias le Varan, un tueur à gages sans pitié qui exécute ses contrats sans aucun remords. Cependant, enfouie au plus profond de lui, une créature nommée Ortog, le gardien de sa Bête, sommeille. Un double monstrueux qui, au fil des pages, va remonter à la surface pour faire couler le sang. Tant que la créature reste sous contrôle, plongée dans les pensées les plus sombres du Varan, l’histoire demeure intéressante, tout comme le parcours de ce meurtrier au sang froid impressionnant. Une fois que l’imaginaire et la folie prennent le dessus, l’intrigue perd toutefois de sa cohérence au profit de crises de violence, d’hallucinations et de troubles psychiques qui prêtent parfois à confusion.
Partagé entre un air de Sin City, auquel il a envie de s’accrocher, et l’impression récurrente d’être largué entre deux mondes dont il ne détient pas les clés, le lecteur risque bien d'avoir du mal à entrer pleinement dans ce récit. Cette narration accrocheuse, issue des tréfonds d’un héros torturé par sa bipolarité, et ce graphisme noir et blanc qui, par moments, n’est pas sans rappeler celui du chef-d’œuvre de Frank Miller, ont pourtant tout pour plaire. Perdu au milieu des nombreux sentiments qu’il cherche à évacuer, le scénario peine cependant à se trouver un but précis.
Une œuvre déroutante, riche en références et en influences, et un sujet qui abandonne le bédéphile entre deux personnalités qui se disputent toute son attention.
La preview
Les avis
Erik67
Le 04/07/2023 à 07:23:38
Il y a des BD où je n’arrive pas à entrer pour apprécier le récit. En l’occurrence, nous abordons les aspects psychotiques d’un meurtrier. J’avoue ne pas avoir été intéressé car c’est très confus.
Autant, une oeuvre comme Blast de Manu Larcenet pouvait être attirante par la manière d’aborder ces choses, autant là c’est d’un ennui presque mortel. A vrai dire, le talent n’y est pas du tout.
Alors, on pourra dire tout ce qu’on veut, il n’y a rien pour sauver Primal Zone de la médiocrité.
willybouze
Le 10/01/2012 à 13:37:28
Petit format à couverture souple, façon roman graphique.
Le graphisme à l'encre et au trait est brutal, en ombre et lumière, souvent incomplet, pour servir parfaitement l'histoire.
L'histoire n'est pas limpide et il m'a fallu quelques explications pour confirmer ce que je pensais avoir compris, à savoir l'analyse d'une schizophrénie de l'intérieur. L'embêtant est que les images utilisées sont déjà vues et que la violence des sentiments ne m'a pas touché. Je ne vois que de la violence et rien pour la comprendre ou la justifier. Les dernières pages, illustrées par la personne qui a inspiré cette histoire, m'ont au contraire beaucoup plus appris et beaucoup plus plu. Il y a un intérêt à lire le début mais j'avoue que je n'ai pas accroché et je languissais d'arriver au bout.