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- La chronique
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Par O. Vrignon
J
oshua Logan est le principal suspect dans l’attentat qui a endeuillé la fin de l’élection municipale à New-York et coûté la vie à cinq cents huit personnes, dont le célèbre boxeur Steven Providence. Il renonce à la fuite et se rend à la justice pour faire éclater la vérité. L’opération va s’avérer compliquée. Alors que tout l’accuse, les véritables responsables du complot font tout pour faire disparaître les indices et un de ses avocats est passé à tabac pour avoir osé accepter de défendre l’homme le plus haï du pays.
Voici le second tome du deuxième cycle de Le pouvoir des innocents. Cette série est souvent qualifiée de thriller politique. Évoquant la tension et le suspense, ce terme est réducteur. Il conviendrait mieux de parler de « roman noir ». Ce genre, né dans les années 20 aux États-Unis, cherchait à témoigner des conditions de vie et de l’emprise des organisations mafieuses sur la société. Si sa structure a bien entendu connu de nombreuses évolutions, des éléments récurrents ressortent : une vision réaliste et souvent pessimiste du monde, un regard sans concession sur les relations sociales et politiques et une immersion dans la violence de la criminalité.
C’est tout cela que Luc Brunschwig propose, bien plus qu’une intrigue alambiquée et tendue à souhait. En développant plusieurs histoires parallèles plus ou moins rapprochées du fil conducteur constitué par l’innocence de Logan, il construit patiemment des êtres crédibles, intéressants et attachants. Il explore le passé de Joshua et fournit ses informations au compte-goutte, maintenant toujours le lecteur en alerte. Comme il se doit, il en profite pour effectuer une plongée peu reluisante dans une société américaine qui a vu une minorité prendre le contrôle en jouant avec les fondements du fameux rêve afin de mieux le dévoyer et de maintenir leurs privilèges. Entre la condition des exclus, la collusion entre le crime et les dirigeants, l’exploitation de la main d’œuvre étrangère, la corruption de la police, l’homophobie ou le racisme, les thèmes abordés sont nombreux.
Au dessin, David Nouhaud confirme son talent en livrant une très belle partition. Aussi à l’aise avec les protagonistes que les décors, l'auteur restitue en outre joliment les ambiances. Cette réussite graphique et la profondeur du scénario font de ce second opus un succès indéniable.
La chronique du tome 1
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