L
e roi-dieu est mort, vive le roi ! Enfin, dès qu’un de ses enfants aura gagné le titre en sortant vainqueur d’une lutte impitoyable et sans merci. Minute, minute... ça a l’air un peu dangereux une lutte impitoyable sans merci. Sélectionnons plutôt des champions pour régler cette partie salissante de la succession. Bonne idée, à quoi ça sert d’être des dieux, si on doit se coltiner toutes les corvées ? Lénara, la déesse des animaux, jette son dévolu sur Poussin Bleu, un fier gallinacé de douze centimètres à la langue bien pendue. Une quête, une mission, un ordre divin ! Vas, héros de peu de plumes vers ta destinée !
Pochade déguisée en parodie d’heroic fantasy, Poussin Bleu devrait rassembler les suffrages des rôlistes de tout poil (ou en peau de bête) ainsi que les nostalgiques des années Kaamelott. Le second degré permanent, le mauvais goût revendiqué et le « n’importe-quoi-pourvu-que-ça-fasse-rire » de Monsieur le Chien ne laissera certainement personne indifférent. L’humour est lourdingue, auto-référencé à en donner la nausée et immanquablement excessif, mais il fonctionne et pas qu’un peu. Résultat, la lecture est hilarante et toujours surprenante (vous ne verrez plus jamais les fées comme avant.).
Bon, mais qu'en est-il sur la longueur ? Oui, le dessin s’avère un peu inégal d’une page sur l’autre et un certain manque de continuité dans le récit souligne bien le côté (très) improvisé de l’aventure. Pas de quoi fouetter un dragon pour autant (ça tombe bien d’ailleurs, ces bêtes sont souvent susceptibles), l’unique but de l’auteur est de rigoler un bon coup et sur ce point-là, l’objectif est largement atteint.
Quand Fluide Glacial se met au récit épique, il faut s’attendre au pire. Poussin Bleu ne déçoit pas. Sa légende va vivre pour les siècles à venir dans tous les poulaillers du continent !