Résumé: Poussière et Ayame se sont réfugiées dans la capitale de Toran. Le peuple, paniqué par les apparitions de l'homme noir et les ravages toujours inexpliqués des géants, est proche de l'insurrection. En coulisses, les puissants intriguent et se disputent l'autorité du monde. C'est dans ce contexte explosif que Poussière rencontre un mystérieux professeur, seul capable d'expliquer l'origine du chaos que traverse la planète Alta.
L
es attaques des Cyclopes se multipliant, Poussière et Ayame ont été obligées de s'habriter à Toran. Cet afflux de réfugiés rend la situation intenable dans la capitale et différents courants s’affrontent au sein du gouvernement sur comment régler cette crise majeure. La reine semble dépassée et voit son influence fondre comme neige au soleil, tandis que l’ordre des Augures prône des actions radicales. Pourquoi la nature est-elle devenue folle ? Qui ou quoi perturbe donc l’équilibre ancestral des écosystèmes ?
Avec ce second tome, l’intrigue à grands développements de Poussière prend encore d'avantage d'ampleur. En effet, Geoffroy Monde invite la physique quantique dans la danse et relie notre bonne vieille Terre à sa saga. Cette nouvelle dimension (au sens littéral du terme) rend l'histoire encore plus dense et complexe, mais heureusement, celle-ci reste toujours compréhensible. Le scénariste réalise là une fresque de science-fiction de très haut calibre. Finement ciselée et organisée, l’action se déroule au niveau de l’individu, de la société, voire de l’univers en entier, sans jamais perdre son fil en cours de route. Résultat, cette mosaïque de situations et de points de vue s’avère passionnante à suivre et à décrypter. L’auteur n’a rien laissé au hasard, autant dans le développement narratif que dans la conception générale d’Alta. De plus, le sous-texte écologiste et l’utilisation astucieuse des possibilités des phénomènes d’intrications ajoutent des niveaux de lecture très parlants.
Visuellement, l’ensemble démontre également l'étendue du talent du dessinateur. Monde fait partie de ces artistes, comme Bertrand Gatignol (Les ogres-dieux ) ou Timothé Le Boucher (Le patient, Ces jours qui disparaissent), qui savent utiliser à bon escient les capacités infinies de la palette graphique, la gestion de la transparence, par exemple. La nature est luxuriante, l’architecture originale et les personnages parfaitement campés. Certes, certains pourraient reprocher un rendu un peu artificiel ou trop marqué animé. Cependant, cette démarche totalement assumée est maîtrisée et apporte énormément de lisibilité à ces planches fourmillant de détails.
Riche, hautement dramatique et très proche de nos préoccupations actuelles, Poussière est certainement une des meilleures séries SF du moment.