Le 12/11/2020 à 08:21:01
C'est objectivement un bon manga que voilà car il pose une bonne question entre la sauvegarde des bonnes moeurs et la liberté d'expression. Il est vrai que des auteurs quelque soit le support (TV, cinéma, bd...) ont fait dans la surenchère de la violence et du morbide quand ils ne tombaient pas dans des scènes obscènes ou un langage grossier. Il suffit parfois d'une vague de puritanisme pour mettre à mal la liberté de produire des oeuvres un peu subversives. Ainsi, j'ai appris qu'une telle vague avait touché les comics américains il y a pour ne laisser que la place à deux gros mastodonte qui inonde actuellement le marché avec leurs super-héros à savoir Marvel et DC Comics J'ignorais totalement ce pan de l'histoire. Il y a sans doute quelque chose qui m'a échappé. J'avais jamais entendu parler du psychiatre Fredric Wertham et de ses heures sombres de la bd américaine qui aurait pu connaître un autre essor. Bref, j'ai appris des choses. Pour le reste, malgré l'intelligence du propos, j'ai reproché le mélange entre la fiction et la réalité et le fait de ne pas pouvoir les distinguer correctement. Il y a parfois beaucoup de bavardage au détriment de l'intrigue. Pour le reste, j'approuve la démarche de l'auteur qui consiste à dénoncer toutes ces petites dérives qui peuvent conduire à une forme de censure. Oui, j'aime trop la liberté d'expression.Le 13/12/2017 à 23:04:07
(4/10: insuffisant) Après la lecture de 200+ planches, la partie la seule intéressante de ce manga me parait être sa post-face. On y apprend comment l'auteur Tsutsui a été classé "nocif" par la préfecture de Nagasaki, et dans une certaine mesure, a été censuré*. La description de ce comité de censure qui édicte la classification d'un manga, le tout en moins d'un minute, laisse pantois. Cela fait réfléchir, et on pense à la censure à l'œuvre en France, quel qu’en soit la forme (comme par exemple la commission d'avance sur recettes dans le domaine du cinéma). Néanmoins, on peut s'ériger contre la censure sans pour autant trouver que le manga Poison City soit très bon. Tsutsui nous décrit un Japon où les politiciens les plus conservateurs ont imposé la censure des mangas violents ou "nocifs", au prétexte de l'approche des JO de Tokyo. Malheureusement, le pamphlet anti-censure a de bien gros sabots : les politiciens sont tous obtus, bêtes voire méchants, l"industrie du manga est une victime impuissante, la pédophilie, etc. Par ailleurs, on peut reprocher à Tsutsui d'avoir tromper le lecteur sur le contenu de ce manga. Il fait miroiter l'histoire d'horreur "Dark Walker" qui ne se développe en fait jamais. Pourtant, à chaque nouveau chapitre, on se dit que la VRAIE histoire va enfin pouvoir commencer! Quelle rapport avec entre le contenu et le titre "Poison City"? Qu'est donc devenue l’héroïne au masque à gaz de la jaquette? Pas convaincu, et peu d'espoir que le 2nd tome renouvelle mon intérêt. *: pour son précédent manga "Manhole".Le 31/08/2017 à 09:39:05
Tetsuya Tsutsui nous plonge dans un Japon en proie à une censure véhémente, où acheter certaines œuvres nécessite de fournir sa carte d’identité et où les auteurs sont mis au ban de la société. Une réalité pas si différente de la nôtre puisque l’auteur s’inspire d’évènements qui se sont ou se déroulent dans son pays, mais qui ont aussi frappé les États-Unis par le passé. Entremêlant sans cesse réalité et fiction sur plusieurs niveaux, et menée par un personnage principal lui-même mangaka, Poison City est de bout en bout une œuvre passionnante, rythmée et instructive, sur le combat pour la liberté d’expression. Plus d’infos sur mon blog https://ibule.wordpress.com/2017/08/30/poison-city-tetsuya-tsutsui/BDGest 2014 - Tous droits réservés