Résumé: Nos poilus ne gagnent pas toutes les batailles contre les Boches, mais pour l'humour, ils sont vainqueurs toute catégorie !
1916-2016 : À l'occasion du centenaire de la bataille de Verdun, Guillaume Bouzard plonge au cœur des tranchées pour raconter les petites histoires fantasmées et drolatiques de ces poilus qui ont fait l'Histoire.
Confrontés au drame et à la boucherie de la grande guerre, ces hommes survivent et parviennent à nous faire rire en répondant à la violence des canons avec l'arme ultime : leur folie ordinaire. Généraux belliqueux et lâches, officiers acariâtres et dépassés par les évènements, soldats débrouillards et solidaires, tous ces poilus forment un monde délirant où tous les coups semblent permis. Certains jouent au rugby avec des grenades, d'autres creusent en pensant trouver le trésor des Templiers, bref, dans l'enfer de tranchées de Guillaume Bouzard, on sait aussi s'amuser...
Sous ses traits de crayon, les poilus apparaissent avec toute leur humanité, leur courage et leur faiblesse, leur sens du sacrifice et leurs petites lâchetés. Avant d'être des héros, ces soldats sont des hommes, tout simplement. Des hommes qui vont vivre 300 jours et 300 nuits au cur des tranchées pour livrer la plus terrible des batailles. Mais des hommes qui doivent aussi faire avec un quotidien moins glorieux, peuplé de ragoût de rats et de diarrhées aigües qui peuvent miner le moral du plus flamboyant des lieutenants...
Avec une finesse et une drôlerie de tous les instants, Bouzard rend hommage à ces soldats aux jolies moustaches qui nous rappellent les personnages de Gus Bofa ou de Georges Grosz, l'humour en plus ! Les Poilus de Bouzard, s'ils frisent le burn-out, ont décidé que leur salut était dans le rire.
Un rire de résistance, un rire de la paix au milieu de la guerre qui trouve un écho, 100 ans plus tard, dans notre monde au bord du chaos. Un rire salutaire pour prouver que, même au cœur de l'enfer, le rire peut nous sauver car il sera toujours le propre de l'homme...
L
a guerre des tranchées et ses poilus. Bouzard, inspiré en cette période de commémoration, revisite avec le ton qui est le sien les mythes et réalités qui entourent ces héros d’hier, aujourd’hui plutôt perçus comme des victimes. Engoncés dans leurs capotes bleu horizon, ils errent sur un fond couleur boue immuable avec, face à eux, les casques à pointe servant de couvre-chef aux Allemands, plus communément nommés les alboches, les fritz, les teutons…
"On les aura !"
Certes, mais pendant ce temps-là, au fond des tranchées, la vie n’est guère rieuse, moins qu’à l’arrière, en tout état de cause, où les hauts gradés sont un brin facétieux, voire capricieux ; il faut bien tuer l’ennui. Bouzard s’empare de quelques anecdotes connues, la Trêve de Noël par exemple, et de lieux communs entendus, flatulences et feuillées en bonne place, pour les mettre à sa sauce sous forme d’histoires courtes, prépubliées dans le mensuel Fluide Glacial. Sans doute le bon format pour les lire, car, en fin de compte, si ce n’est le contexte, ces récits n’ont pas de véritable lien entre eux pour leur conférer une consistance un peu plus enthousiasmante sous forme d’album.
Là où Bouzard parvient usuellement à créer un rapport fort, voire à un installer une complicité, entre son lecteur et un personnage clé central - bien souvent lui-même où tout du moins quelque chose s’en rapprochant (Plageman, The autobiography of me too, La bibite à bon Dieu) -, il est moins à l’aise pour mettre en place pareille relation dans ce contexte plus diffus où - puissent-ils m’excuser un jour - les protagonistes sont pour ainsi dire interchangeables. Les bons passages, souvent assez drôles et bien amenés, restent en rangs trop clairsemés dans un ensemble somme toute fort convenu. Comme si l’auteur s’était embourbé dans un humour de caserne de bon aloi, sans savoir quel esprit insuffler à sa bande dessinée, quel parti pris adopter pour aborder son sujet, et n’avait finalement pas osé violer l’Histoire.
La preview
Les avis
lodeb
Le 11/05/2016 à 22:43:27
Il y a bien longtemps que je ne m'étais plus tapé de tels fou rires, faire un album "poilant" sur des faits tels que ceux-ci, il faut savoir le faire et c'est fait !!!