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in 1755. Giacomo Casanova se morfond toujours dans les geôles de Venise. La tentation de l’évasion est plus forte encore que l’envie de connaître l’identité de celui qui est à l’origine de sa détention. Dehors, on s’active mais le motif de cette incarcération échappe à tous.
Casanova rêve de se faire la belle. Une fois n’est pas coutume, la formule n’emprunte pas au langage de la cité, fusse-t-elle vénitienne. La situation, qu’il espérait provisoire s’éternise. Dans le cachot, la vie s’organise. Pour tromper son ennui, il échafaude des plans, réunit le matériel nécessaire. Pour ne pas éveiller le nôtre, Patrick Mallet nous laisse parfois entrevoir le soleil blafard de l’hiver et les lumières de l’âtre des palais tandis qu’il offre à son personnage un colocataire, puis un autre. Et dix nouveau mois de captivité s’écoulent sans que l’intérêt ne soit pris en défaut ni transcendé malgré les rebondissements infligés au pauvre Giacomo qui, pour cause, ne les voit pas venir. Le dessin a peu changé depuis le premier volume, privilégiant trait fort et hachures, la mise en couleur restant avare d’effets.
A suivre, même si le temps paraît long dans ces espaces clos.