Résumé: En ce temps là, hommes et singes vivaient en harmonie. Mais la paix est toujours de courte durée… Après son attentat-suicide, la jeune Chaika devient la martyre de la cause humaine… Cette fois, la révolte gronde, et personne, singe ou humain, ne pourra empêcher la Révolution !
L
e couvre-feu a été décrété à Skintown, la révolte gronde. Les humains sont en grève, paralysant l’industrie simiesque. De plus, des attentats se multiplient, ouvrant une voie royale à Alaya, la nouvelle dirigeante des singes, qui n’est pas animée des mêmes sentiments de conciliation et de respect que son grand-père, César. La répression se met en place alors que les hommes bénéficient d’armes du passé, apportées par un mystérieux « religieux ».
Le premier tome de ce triptyque décrivait l’antagonisme entre les deux races, le sentiment d’injustice des humains exploités et marqués par des cicatrices encore fraîches, et la montée des extrêmes suite à l’assassinat de l'emblématique César. Ce second opus apporte des informations sur ces derniers évènements douloureux et met en place les éléments du drame final. Le porte-parole des simiens manœuvre pour amener sa communauté à adopter une attitude extrême face à la race honnie tandis que Sully, la maire de Skintown, doit organiser la lutte, bien consciente de la faiblesse et de l’infériorité de ses troupes. La narration est efficace, alternant les points de vue, développant des trajectoires individuelles dans le grand maelström qui emporte les deux camps. Si le rythme est soutenu, le récit est loin de se résumer à des scènes de batailles. Les protagonistes sont travaillés et le scénariste place habilement ses pions pour le dénouement à venir. Bien sûr, il pourra être reproché une dose de manichéisme, les chimpanzés et autres gorilles n’ayant pas le beau rôle, comme de coutume lorsqu'il s'agit des oppresseurs.
Cette aventure, habilement structurée, est admirablement mise en images. Le trait est précis et offre des personnages expressifs et des planches détaillées. Le découpage et le cadrage fournissent un dynamisme et une fluidité de qualité, même si le tout est très académique et manque d’un soupçon de folie.
Se situant 1.300 ans avant l’histoire racontée dans le roman de Pierre Boulle, cette Planète des singes propose une palpitante saga d’anticipation.