Résumé: Pionnière du vol dans l'espace, Valentina Terechkova a accompli un voyage historique, devançant la Nasa et ouvrant la voie à 58 autres cosmonautes féminines !
16 juin 1963. Valentina Terechkova décolle du pas de tir du cosmodrome de Baïkonour, à bord du lanceur Vostok 6. Si sa mission réussit, elle sera la première femme à avoir été dans l'espace.
Cette fille d'ouvrière passée de la campagne à la ville, d'un apprentissage dans l'industrie du textile à une vocation d'enseignante, à seule fin d'être utile pour ses semblables et pour le Parti communiste, restera portée par ses deux idéaux : oeuvrer pour la grandeur de la mère patrie et faire valoir auprès de l'humanité tout entière, que les femmes peuvent faire tout aussi bien que les plus grands hommes !
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teppe kazakhe, le 16 juin 1963. Valentina Terechkova est installée à bord du vaisseau Vostok 6. À peine âgée de vingt-six printemps, la cosmonaute s’apprête à réaliser l’exploit d’un voyage en solitaire hors de l’atmosphère terrestre. La pression dans l’habitacle exercée par le déploiement des réacteurs crée de terribles secousses. La jeune aventurière réunit donc ses forces et en appelle à son parcours. Ses origines paysannes, la disparition de son père sur le front en 1944, le dévouement de sa mère et tant d’autres étapes, rarement anodines, qui ont forgé son caractère et son engagement.
Ce troisième récit de la collection Pionnières met à l’honneur l’astronaute Valentina Terechkova. Sortie du monde de la ruralité, la protagoniste principale va gravir les échelons à force de persévérance et devenir la première femme à observer la Terre vue de l’espace. Seulement est-ce un instrument de propagande ou la preuve de la supériorité du modèle méritocratique de l’ex-URSS ? Les auteurs éludent d’emblée cette problématique et présentent la doxa communiste en installant une narration à la hauteur des convictions de leur héroïne. Le titre s’affranchit alors de toute vision critique afin de concentrer son propos sur une exploratrice au destin incroyable – respectant, de facto, le cahier des charges de cette belle série concept.
L’illustration a été confiée à Mattia Crotti. Le graphiste transalpin a œuvré aux éditions Petit à Petit sur le Guide de Rome en bandes dessinées ainsi que pour la maison ReNoir Comics où il a participé à la saga Don Camillo a fumetti. À l’aise dans la reproduction architecturale comme dans la retranscription des différentes carlingues, l’artiste confectionne des pages équilibrées aux arrière-plans souvent fournis. Sa patte semi-réaliste résonne au diapason du catalogue de l’éditeur Toulonnais, assurant une juste continuité avec les tomes précédents (Anita Conti, océanographe et Nellie Bly, journaliste). D’ailleurs, à l’instar de ces derniers, l’album propose un feuillet documentaire permettant d’éclairer diverses personnalités féminines ayant voué leur vie à la conquête spatiale (Sally Ride, Mae Jemison, Lui Yang, Kathy Sullivan, Peggy Whitson ou encore Claudie Haigneré).
Bien entendu, la gent masculine accède à la postérité plus aisément que sa charmante moitié. Malgré l’évidente iniquité, les mœurs évoluent peu et ce n’est pas un livre - a fortiori une bande dessinée (selon certains) - qui changera le cours des choses. Néanmoins, à son échelle, la collection Pionnières rappelle aux lecteurs la réussite, le génie et le brio de nos prodigieuses congénères passées injustement à la trappe de l’Histoire. Cet épisode, consacré à Valentina Terechkova, manque certainement d’un peu d’identité graphique, mais la spationaute débordait vraisemblablement de qualités et d’audace !