Q
uelle horreur ! Se réveiller dans la chambre d’un ami d’enfance qu’on déteste désormais, que pourrait-il y avoir de pire ? Kiyoko Tominari n’est pas au bout de ses surprises ni de son mécontentement. Car elle apprend bien vite que Tommy, dont elle était secrètement amoureuse et qu’elle n’a plus voulu voir, est inscrit dans le même lycée qu’elle. Et, cerise sur le gâteau, il compte lui imposer sa petite amie, la timide Sachiko. Il est temps pour Kiyoko de rouvrir son journal intime laissé de côté depuis quatre ans.
Pink Diary est présenté par son éditeur comme un shojô à la française. Il est donc publié au format "manga" mais se lit dans le sens occidental. Avant même sa parution, cette série a suscité un débat sur l’appellation « manga » pour des bandes dessinées non japonaises utilisant cependant les codes et formats du genre. Rappelons que cette œuvre n’est pas le premier « manga » français et que l’Autoroute du soleil, par exemple, a connu un certain succès.
L’intrigue amorcée dans ce premier volume annonce clairement le ton : la romance est au rendez-vous avec de jolies filles et de beaux garçons. Les personnages entrent parfaitement dans le moule des stéréotypes du shojô : l’héroïne volcanique, le grand dadais naïf qui n’a rien compris, sa petite copine réservée, le frère jumeau qui s’inquiète pour tout le monde, et – lycée oblige – la pimbêche starlette qui va vouloir mettre le grappin sur le bellâtre.
L’originalité vient de ce que l’héroïne est fâchée dès le début contre celui qu’elle aime en secret. Cela promet donc quelques situations cocasses et des mises en boîte amusantes. Du moins, tant que la tempétueuse Kiyoko reste hermétique au charme et tentatives de conciliation de son Tommy chéri.
Les influences de l’auteure, Jenny, sont facilement détectables. En effet, on retrouve un peu les thématiques et styles de Aï Yazawa (Gokinjo, une vie de quartier, Paradise Kiss), Miwa Ueda (Peach Girl) entre autres.
Le graphisme utilise les codes du manga pour filles sans pour autant abuser des trames et autres scintillements. En revanche, le dessin des personnages rappelle immédiatement que Jenny a travaillé sur le story-board de Totally Spies tant la ressemblance est évidente entre Kiyoko et les trois aventurières.
Pink Diary, sans être exceptionnel, ne manque pas d’intérêt. Il plaira aux jeunes filles en fleur qui pourront se reconnaître dans l’héroïne. Laissons cette série se faire une place au soleil.