Résumé: Frédéric a pris allemand en première langue. C'est ainsi qu'en mars 1981 il se retrouve avec ses petits camarades quelque part entre Stuttgart et la frontière de la RDA. Bienvenue au pays du kartoffeln-salat-saucisse, des marks est-allemands et de la Stasi... Il va sans dire que ce voyage en territoire soviétique marquera vivement les esprits des jeunes puceaux crétins et maladroits qu'ils étaient !
A
llemand première langue oblige, c’est direction l’Allemagne et Berlin pour Fred et ses amis. En 1981, la ville est encore partagée par le célèbre mur à la triste réputation. Ces ados vont découvrir les gaietés de la vie dans le paradis des travailleurs et, avec vraiment beaucoup de chance, tâter de la demoiselle teutonne.
Après Pattes d‘eph et colle roulé, Fred Neidhart continue de repasser en revue sa jeunesse. Toujours puceau et faisant partie de ce qu’on appelle aujourd’hui les « nerds » de sa classe, ses préoccupations, également partagées par la majorité de ses coreligionnaires, se concentrent presque exclusivement sur ces étranges créatures que sont les filles. L’auteur passe en revue les frustrations et les angoisses de cet âge ingrat sous la forme d’anecdotes convenues et autres histoires graveleuses de bas étage. Sur la longueur la répétition du processus assomme plus qu’il distrait. Heureusement, certains passages, dont la lugubre visite du musée des atrocités nazies racontées par la toujours légère propagande communiste, apporte une certaine profondeur au propos. La partie finale de l’album, entre sombre faits divers et « bad trip », aurait pu avoir plus d’impact si le ton, logiquement très personnel n’empêchait pas une plus grande empathie avec le narrateur.
Graphiquement, le style mi-animalier - en directe ligne avec les récits autobiographiques de Lewis Trondheim - utilisé pour les personnages s’intègre un peu maladroitement avec la dureté de certains passages. Le trait charbonneux de Neidhart oscille en permanence entre une représentation fidèle de la ville et un traitement plus simpliste assez déconcertant. Même si, grâce à un très bon sens de la construction, la lecture reste aisée, le changement continuel de procédé narratif finit, malheureusement, par étouffer les propos de l’auteur.
Une œuvre très personnelle, La peur du rouge mélange un peu trop les genres pour vraiment convaincre.
Les avis
vincent duduche
Le 22/03/2015 à 13:38:15
Cette autofiction est géniale, Neidhardt a un talent immense pour narrer ses histoires et les embellir de ce qu'il faut pour en faire un récit. Je l'ai acheté maintes fois pour l'offrir, je l'aime à ce point.