Résumé: Petits bonheurs de l'enfance, et grands malheurs qui font grandir trop vite Été 1944, dans le Sud-Ouest de la France. Ici, les effets de la guerre sont moins visibles que sur le front. Collabo, maquisard, trafiquant, personne ne sait qui est qui, et les rumeurs et rancurs vont bon train. À côté de tout ça, juste à côté, les préoccupations des enfants paraissent anodines et semblent presque toujours les mêmes... Mais comment croire que les mêmes mains peuvent actionner un fusil pour tuer un homme et manipuler avec amour de fragiles fleurs ? En ces derniers mois de la guerre, le petit Rémi va comprendre beaucoup de choses sur les hommes : l'horreur qu'ils peuvent infliger, mais aussi les sacrifices dont ils sont capables.Un hommage à la magnifique région du Sud-Ouest, mais surtout à ceux qui ont mis leur vie en danger entre les pâtures et les vergers pour combattre les nazis. Un diptyque porté par le tendre regard de H.Tonton sur ces moments durs.
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n cet été 1944, Mathilde est repartie et pour Rémi leur secret est désormais bien lourd à porter. A Penne d’Agenais, les hostilités touchent à leur fin et alors que les résistants harcèlent les troupes ennemies qui remontent vers la Normandie, les armes que Rémi a cachées font cruellement défaut. Que comprendre du monde des adultes et à cette guerre lorsque que vous n’avez que 10 ans… rien ou pas grand-chose ; sauf peut-être le jour où un officier allemand menace votre mère. Alors, pour sauver les siens, Remi décide de rendre les précieuses armes… Fait-il le bon choix ?
Vent d’Ouest joue la carte des terroirs en créant sa collection « Terres d’origine » et l’ouvre à de jeunes auteurs dont les histoires s’ancrent fortement dans une région ou un lieu. Ainsi Petits Bonheurs s’inscrit dans un Sud-ouest de vacances, où les enfants s’égaillent dans de joyeuses parties de pêche à l’écrevisse ou dans la cueillette sauvage des cerises du père Desbanat.
H. Tonton signe ici son 6ème album comme dessinateur et scénariste. Son dessin à l’aquarelle possède la fraîcheur et l’ingénuité de ses jeunes héros. Il pourrait lui être reproché la naïveté avec laquelle il dépeint et raconte la guerre, le maquis, la collaboration mais ce serait oublier que la raison de ce diptyque est de nous raconter un souvenir d’adulte à travers le regard d’un enfant. Cet album possède le goût délicieux de l’insouciance et des vacances d’antan et il n’interpellera certainement pas (ou peu) ceux pour qui les truites sont d’élevage et le lait en Tetra Brick, mais il évoquera immanquablement quelques souvenirs à ceux et celles issus du monde rural. Pour les autres, reste une jolie histoire qui n’est pas exempte de quelques petites maladresses mais dont la sincérité et la douceur sont à souligner, même si elles peuvent paraitre anachroniques.