Résumé: Grandir en temps de guerre : découvrez la magnifique intégrale de H. Tonton.Printemps 1944, dans le sud-ouest de la France. Ici, les effets de la guerre sont moins visibles que sur le front. Collabo, maquisard, trafiquant, personne ne sait qui est qui, et les rumeurs et rancoeurs vont bon train. À côté de tout ça, les préoccupations des enfants paraissent anodines. Mais le jour où Rémi et son amie Mathilde tombent par hasard sur une cargaison d'armes et d'explosifs, ils vont prendre part aux affaires des grandes personnes malgré eux. Pour que ces armes ne puissent jamais blesser personne, ils décident de les cacher. Insouciants des conséquences que leur acte peut avoir sur la résistance maquisarde, Rémi et Mathilde vont se retrouver au coeur du conflit. Rémi va comprendre beaucoup de choses sur les hommes : l'horreur qu'ils peuvent infliger, mais aussi les sacrifices dont ils sont capables. Une magnifique intégrale par un auteur sensible, qui pose un regard tendre sur ces moments durs. Un hommage à la belle région du sud-ouest, mais surtout à ceux qui ont mis leur vie en danger entre les pâtures et les vergers pour combattre les nazis.
On pourrait rapprocher le style de "Petits bonheurs" à celui de Gibrat dans "Le Vol du Corbeau" et "Le sursis" tellement l'ambiance qui se dégage sur fond de guerre est similaire, de plus en couleur directe à l'aquarelle pour l'un, comme pour l'autre. Cependant, le propos est ici moins adulte, car nos protagonistes sont des enfants et la narration est proposée dans ce sens avec leur jeune vision. Le propos est gentil malgré la dureté de la guerre, le contraste est intéressant. La conclusion est rapide et sans trop d'artifice également, je regrette quelque peu la mise en forme qui aurait pu conclure de manière moins abrupte.
Concernant le dessin, le rendu général est bon avec notamment un soin particulier apporté aux paysages, aux ambiances et à la mise en couleur. Les personnages en revanche manque de structures et de ressemblances entre les cases/planches, la perspective est parfois douteuse, mais n'entache pas complétement l'appréciation générale de ce diptyque des "Petits Bonheurs".