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homas a préparé pendant des jours et des jours le spectacle de son école mais lorsqu’il monte sur scène, c’est le trou de mémoire devant ses camarades hilares. Rémy est venu sans bonnet à la piscine municipale et se voit obligé de porter celui laissé en libre service, décoré de fleurs. Quant à Matthieu, il s’est assis sur un banc mouillé et ne peut éviter l’humiliation lorsque sa maîtresse l’accuse devant sa classe d’avoir fait pipi.
Douze historiettes sont ainsi contées, évoquant des petites hontes enfantines qui rappeleront à chacun d'entre nous certains souvenirs, pas forcément très bons de prime abord mais amusants avec quelques années de recul. Et si dans chaque scène, les personnages sont différents, c’est bien que l’auteur insiste sur le côté universel de la chose plutôt que de mettre en avant une quelconque approche autobiograhique. Pour son premier album, Laureline Mattiussi joue donc les psychanalystes et aux lecteurs de se remémorer des faits qui les ont peut-être marqués à vie. Le résultat est plutôt attendrissant et amusant mais il manque quelque chose pour qu’il soit réellement convaincant. Peut-être est-ce dû à des chutes trop abruptes ou à des histoires qui ne vont pas suffisamment à l’essentiel et finissent par manquer de rythme malgré leur brièveté.
Quant aux dessins, beaucoup risquent de regretter qu’ils ne soient pas en couleur tant la couverture met l’eau à la bouche. Bruts et trop peu expressifs pour être réellement percutants, on pourra toutefois reconnaître à l’auteur un style personnel qui ne demande qu’à mûrir.
Les éditions de la boîte à bulles ont déjà démontré qu’ils savent dénicher des jeunes auteurs talentueux. Souhaitons à Laureline Mattiussi de suivre la voie de Vanyda (L’immeuble d’en face) ou autre Nancy Peña (Le cabinet chinois).