Info édition : Noté "Première édition". Format 139,5 x 196 mm.
Résumé: De nos jours, dans la plupart des pays du monde, la prostitution est majoritairement perçue de façon négative. Il fut un temps, cependant, où cette activité que l’on nomme le plus vieux métier du monde était considérée par certaines civilisations comme une pratique vertueuse... Sans parti pris ni militantisme, cette bande dessinée esquisse les évolutions historiques qui permettent de mieux comprendre la situation contemporaine des prostitué(e)s.
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uand, en 1888, Rudyard Kipling surnomme la prostitution «le plus vieux métier du monde», il ne se doutait pas que, quelques années plus tard, l’archéologie allait prouver la justesse de sa métaphore. Découvert en 1901, le code d’Hammourabi, un ensemble de lois babyloniennes datant de 1760 avant notre ère, comporte de nombreux articles légiférant le commerce des charmes ! De l’aube de la Civilisation au cybersexe, la prostitution a toujours accompagné la marche de l’Histoire. Indispensable au bon fonctionnement de la société, mais aussi crainte de par son rôle de révélateur de ses bas instincts, son existence fut plus ou moins tolérée suivant les morales en place. Célébrée, décriée ou simplement interdite, elle n’a, dans les faits, jamais cessé d’exister, sous une forme ou une autre.
Le sommaire de ce dixième volume de La Petite Bédéthèque des Savoirs est plus que copieux. Le philosophe Laurent De Sutter propose un survol très, voire trop, condensé de son sujet. Plus proche d’une introduction générale que d’un véritable traité, l’ouvrage se lit néanmoins agréablement grâce au ton précis et enthousiaste du scénariste. Par contre, le résultat génère également de nombreuses frustrations. En effet, l’auteur se voit constamment obligé de clore brutalement ses analyses, alors qu’elles devenaient passionnantes. Le choix de traiter l’intégralité du parcours historique de la prostitution se révèle particulièrement malheureux. En plus d’être mission impossible, il démontre le côté illusoire de la volonté encyclopédique de la collection.
Aux pinceaux, Agnès Maupré fait ce qu’elle peut pour exister au milieu de l’avalanche des textes explicatifs. Ses aquarelles, parfois maladroites, tentent de redonner vie aux multiples courtisanes qui ont marqué leur métier. Sans démériter sur le fond, son travail peine néanmoins à convaincre. Malgré les changements d’époques et de géographie, les scènes se ressemblent et se confondent, tandis que les personnages célèbres s'avèrent à peine reconnaissables. Un peu plus de nerf ou d’énergie n’aurait pas été inutile pour souligner par l’image tel ou tel épisode crucial de cette saga infiniment humaine.
Annoncé comme Une histoire de la prostitution de Babylone à nos jours, l’album remplit, certes, son programme, mais laisse des pans entiers de sa matière dans l’ombre par manque de place.