P
etit poilu part à l'école. Après s'être perdu dans un brouillard épais, il se retrouve face à un lugubre manoir, où malgré l'appréhension, il ose pénétrer. Se retrouvant face à un homme qui n'est autre que Dracula, il va user de toute son intelligence et de toute sa gentillesse pour tenter de se tirer de ce mauvais pas. Y parviendra-t-il ?
Il faut avoir le cœur bien accroché quand on a trois ans, ou à peine plus, pour tenir le choc des premières pages de ce deuxième tome des aventures du petit bonhomme plein de poils. C'est un double pari pédagogique qu'ont pris Pierre Bailly et Céline Fraipont. D'abord celui d'attirer les jeunes lecteurs à la bande dessinée en éduquant simplement l'esprit à l'art séquentiel. Ensuite en démystifiant les peurs et les craintes qui hantent parfois les nuits de nos chérubins. Dracula n'est qu'un moyen de traiter l'appréhension du noir, de la nuit et des bruits angoissants qui l'habitent. Et quoi de mieux qu'un vieux manoir peuplé d'un hibou, d'une chauve-souris, d'un chat noir et d'un fantôme entourant un vampire pour tenter de terroriser une âme sensible et courageuse. La technique est astucieuse quoi que non exempte d'un certain danger. En effet, le Dracula, même caricaturé et décousu, est une notion inconnue et inquiétante pour un enfant. Le rejet par peur peut donc être un des résultats inattendus et cela serait dommage de ne pas profiter de la suite plus classique et joyeuse. Mais l'objectif est atteint, les craintes sont éloignées et les nuits rendues aux rêves.
La conception graphique suit le même principe que l'album précédent. Une suite de cases débutant par un plan large, pour bien faire saisir l'unité de lieu, avant de passer à l'action à l'aide de dessins plus ramassés. C'est toujours aussi efficace et formateur. Les petits en raffolent et en redemandent en se délectant d'une lecture quasi autonome.
Petit Poilu est donc une valeur naissante de la collection Puceron au service de l'apprentissage, dès le plus jeune âge, du plaisir du 9ème art.
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