S
ouviens-toi, lecteur. Après le cataclysme engendré par la chute d’un astéroïde sur la Terre, les survivants se sont rassemblés à Tokyo-III et s’apprêtaient à vivre enfin en paix quand de terribles créatures, nommées les « Anges », sont apparues, semant le deuil et la terreur autour d’elles. Une institution, la N.E.RV., a été créée pour les combattre à l’aide de robots perfectionnés, les « Evangelion » (« Eva »). Aux commandes de ces puissantes machines, des adolescents – les « Children » - sur les épaules desquels repose la destinée du monde. Parmi eux : Shinji, Rei et Asuka, chapeautés par l’accorte Misato, ainsi que tout un groupe de scientifiques et de militaires.
Maintenant, amateur de mangas, imagine cet univers et ces personnages sous l’angle de la caricature… C’est en tout cas ce que te propose le studio Gainax (qui avait lancé l’animé d’origine, Neon Genesis Evangelion, adapté ensuite en manga par Yoshiyuki Sadamoto), suivant ainsi la veine, probablement issue de la mode des dôjinshi (fanzines souvent parodiques), qui a produit Dragon Fall, Naruzozo, Death Joke et autre Full Lethal Alchemist. Autant de détournements humoristiques de séries à succès.
Tu n’es pas convaincu ? Tu as sûrement raison. Car, quels que soient la volonté de faire rire des concepteurs ou l’intérêt – assez minime – d’une telle démarche supposée amusante, force est de constater qu’à moins d’être profondément imprégné de l’histoire originelle mais aussi extrêmement bon public, les gags qui se dévoilent au fil des yonkomas (saynètes en quatre cases verticales) font vraiment long feu. C’est à peine si un sourire indulgent s’ébauche à la vue d’une Rei au regard éternellement endormi, d’un Shinji à la mine presque toujours réjouie (à croire que son visage est figé dans cette expression) ou d’un « Eva » jamais à cours de catastrophes. Au moins, le graphisme de Ryusuke Hamamoto, résolument ancré dans le super deformed, s’avère-t-il plutôt plaisant et agréable.
Face à l'ironie goûteuse d’un Sentaï School, Petit Eva – evangelion@school fait décidément très pâle figure. Un titre à oublier bien vite après s'y être égaré par mégarde.