Résumé: Bourreau par ascendance, mais peintre côté coeur !
Quel lien unit une petite fille, un bourreau et une chauve-souris ? C'est précisément ce que raconte cette aventure romanesque et... tranchante ! Alors que le bourreau d'un petit village mène une vie paisible de peintre naturaliste, l'élection d'un nouveau maire bouleverse sa quiétude. Très vite, le bourreau est sommé de faire son travail : exécuter un condamné en place publique ! La terrible nouvelle met le pauvre homme au supplice. Lui qui ne pratique la hache que pour fendre du bois...
Le village, quant à lui, est en effervescence ! Une exécution publique, voilà une distraction aussi inattendue qu'excitante ! Tourmenté à l'idée d'obéir, le bourreau cherche conseil auprès d'une chauve-souris, sorte de Jiminy Cricket qui le guide avec humour sur le chemin de la réflexion. Mais lorsque Louise, la fille du condamné, vient le trouver pour lui expliquer que son père est innocent, son monde vacille. Hache ou pinceau ? Peintre ou bourreau ? Il va devoir trancher !
Grâce à une galerie de personnages truculents, un graphisme original, Martial Planchais nous livre ses réflexions sur la destinée, et la valeur de la vie humaine.
D
ans le petit village de Montfleury, ni le bourreau ni son père – qui exerçait le même métier – n’ont eu à exécuter qui que ce soit. Il peut donc profiter de son temps libre pour s’adonner à sa passion : la peinture. Le nouveau maire, dont le maître-mot est fermeté, organise une exécution qui va bouleverser le quotidien paisible et pacifique du village. Motivé par une enfant et assisté par une chauve-souris, sorte de Jiminy Cricket en version thérapeute, le héros devra choisir entre son amour de l’Art et son métier lugubre.
Plébiscité par Amnesty International, ce premier titre de Marty Planchais aborde la problématique de la peine de mort. Tout en introduisant ce thème avec subtilité, le scénariste met en avant l’abus de pouvoir et le populisme. Pour transmettre le message, l’auteur mélange avec tact l'humour et la réflexion, touchant ainsi un public jeune mais aussi les plus âgés. Les protagonistes, éminemment gentils, rendent ce joli conte à la fois vivant, profond et drôle.
Par leur aspect enfantin, les couleurs et le coup de crayon de l’artiste renforcent son intention de créer un décalage avec le sérieux du sujet abordé. Le dessin, franc et joyeux, ainsi que la tonalité, vive et dynamique, allègent le propos et le rendent accessible à tous. Les peintures du bourreau, dans le style de Van Gogh, permettent de mettre en images l’état d’esprit du personnage, tandis que le trait charbonneux et la colorisation aux tons doux donnent une ambiance agréable et adaptée au propos. Le tout forme un ensemble plaisant dont le dessin et le scénario se marient avec justesse.
En faisant d’un sujet difficile une œuvre réjouie sans pour autant oublier de s’attaquer au cœur du sujet, Marty Planchais signe un album sympathique à mettre entre toutes les mains.
Les avis
Ronyx
Le 29/08/2016 à 17:37:08
Excellent album que je recommande à tous! A première vue il s’adresse à de jeunes lecteurs, et finalement il se révèle ouvert à un plus large public. Le dessin est magnifique, les couleurs, les attitudes, et surtout un très bon scénario (c'est tellement rare). Un album touchant, émouvant, poétique. Un vrai coup de coeur pour le petit bourreau! Amnesty International a soutenue l'album de Marty Planchais et c'est amplement mérité.