Info édition : Noté "Première édition". Avec jaquette illustré. Postface : Romero Alex.
Résumé: La nuit, rien n'est pareil. La réalité s'efface pour laisser place à l'imagination. En journée, les jardins de Kensington, à Londres, sont envahis par les humains. A la nuit tombée, ils deviennent le territoire du merveilleux... La petite Maimie Mannering, six ans, s'est perdue dans ce parc immense après la fermeture des portes. Elle croise la route de fées qui menacent de ''manger ses petits doigts'' , puis elle fait la connaissance d'un certain Peter Pan.
Un drôle de garçon, ce Peter. Capable de voler, il parle à Maimie d'un ''pays imaginaire, une île où les enfants ne grandissent pas'' . Maimie voudrait bien rentrer chez elle. Mais Peter aimerait qu'elle reste avec lui pour s'amuser. Ensemble, ils vont rencontrer la Reine des fées et tenter de résoudre une énigme improbable qui permettra à Maimie de trouver la sortie du parc, avant que le jour ne se lève et qu'elle ne reste coincée dans le parc...
à jamais ! Avant de mettre en scène Peter Pan dans une pièce de théâtre, en 1904, puis dans le roman Peter and Wendy paru en 1911, James Matthew Barrie lui a donné naissance en 1902 dans un autre roman, Le Petit Oiseau Blanc. José-Luis Munuera adapte ce texte jusqu'alors oublié, en proposant une vision du personnage à la fois personnelle et fidèle à l'oeuvre de l'écrivain.
«
Bah! C’est un adulte. Il a perdu son âme depuis longtemps. »
En 1911, James Matthew Barrie publie son plus célèbre roman : Peter Pan. Ce que peu de gens savent, c’est que le héros s’est présenté une dizaine d’années auparavant, dans Le petit oiseau blanc. Depuis un siècle, ce texte n’a jamais été adapté. Voilà qui est fait.
La nuit, le parc Kensington est interdit aux humains, alors que fées, gnomes et lutins prennent le relai. C’est dans cet espace onirique que s’égare Maimie Mannering. Les créatures nocturnes ne lui cachent pas leur hostilité. Peter Pan pourrait aisément la tirer du pétrin et la ramener à la maison ; il cherche plutôt à la convaincre de le suivre à Neverland, un pays où les mioches s’amusent toute la journée et ne vieillissent pas.
Il se passe finalement peu de choses dans ce conte, au demeurant assez court, où l’auteur distille un sombre propos. Un amalgame de merveilleux avec des personnages effrayants et une quête absurde. Le lecteur retient la noirceur de l’allégorie, laquelle s’éclaire tout de même de quelques segments humoristiques, notamment des farfadets rendant visite à leur reine.
Les profils psychologiques des protagonistes apparaissent particulièrement intéressants. Au premier chef, le garçon ; sous ses dehors amicaux, il tente de leurrer sa protégée, afin de la garder pour lui seul et ainsi briser sa solitude de jeune homme, mort de la variole et vivant dans une sorte de limbes. Maimie n’est pas en reste ; vers la fin de l’album, elle lui vole un baiser sur la bouche, comme si, dans un geste charnel, elle voulait l’attirer dans le monde des adultes… alors qu’elle n'a que six ans.
L’histoire se montre succincte ? Peu importe. José-Luis Munuera s’offre tout l’espace dont il a besoin pour s’exprimer à travers des cases, souvent très grandes, en forme d’invitation faite au bédéphile de s’arrêter et de se laisser imprégner d’une ambiance mystérieuse et presque glauque. Ses vues de Londres valent le détour. Enfin, le projet ne serait pas le même sans la colorisation de Sedyas. Son mélange de teintes froides et sombres donne toute leur ampleur aux dessins.
Un conte pour les enfants qui n’ont pas écouté les mises en garde… et qui ont fini par grandir.
La preview
Les avis
Flitwoodmac
Le 05/11/2024 à 08:48:38
J'aime beaucoup ce dessinateur mais mon avis sur l'histoire était partagé arrivé a la moitie du livre. Finalement au terme de cet album l'auteur nous propose un "conte" plutôt agréable a lire.
Touriste-amateur
Le 24/10/2024 à 23:35:17
Ne pas s'y tromper : Rien à voir avec le Peter pan de Disney! Ni même de celui de Loisel, d'ailleurs.
Une oeuvre poétique, un peu farfelue, parfois brouillon, mais tellement prenante!
L'auteur sait nous émouvoir des histoires parallèles du monde des humains et de celui des fées, Reine, cours et autres âmes (parfois noires) qui règnent sur ce parc de Kensington à la nuit tombée.
On se laisse prendre au jeu, à l'humour, même si finalement le message porté est assez triste.
A lire!