Résumé: Paris, 1888. La petite Pétronille, âgée de six ans, découvre avec émerveillement la ville lumière. Elle vit dans le maquis de Montmartre dans une famille d'accueil, Les Roublot. Couple de crapules, ceux-ci enseignent à la petite fille les bases du cambriolage. La nuit, ils l'obligent à s'introduire dans des maisons bourgeoises et, le jour, ils la laissent livrée à elle-même. En explorant le quartier, Pétronille fait la connaissance de trois jeunes garçons : Évariste, Félix et Eustache. Ces derniers, un peu plus âgés qu'elle, font des acrobaties et du jonglage au son de l'orgue avant d'en appeler à la générosité des badauds. Fascinée, Pétronille sympathise avec eux.
Un jour, elle apprend que les Roublot et trois truands du quartier préparent un mauvais coup : ils projettent de voler à un inventeur, le professeur Pipolet, les plans d'une machine qu'il veut vendre à un jeune industriel. Comprenant que les bandits ont l'intention de supprimer l'inventeur après l'avoir dépouillé, elle décide de faire appel à ses nouveaux amis pour empêcher ce crime d'avoir lieu...
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étronille, Évariste, Eustache et Félix sont les Pestaculaires. Vous voulez dire Spectaculaires? Non non, Pestaculaires.
L'action se situe à Paris, en 1888. Pétronille a six ans ; orpheline, elle est accueillie par Ignace et Fulberte. Des gens très bien assurent les bonnes sœurs qui l’ont élevée. La réalité apparaît différente puisque le couple force l’enfant à se glisser par les soupiraux pour cambrioler les nantis. Entre deux rapines, l’enfant est livrée à la rue. Elle y est fascinée par Évariste, Félix et Eustache. Sous la garde de Léontine, ils gagnent leur vie en présentant des numéros de cirque. Découvrant que des bandits projettent de voler et tuer le professeur Prosper Pipolet, la jeune fille demande l'aide de ses nouveaux amis pour s’interposer.
Le scénario de Régis Hautière raconte la genèse du quatuor. Déjà, les protagonistes affichent les traits de caractère qui les définiront. Avec son humour bon enfant, l'esprit se révèle similaire à celui de la série principale ; les clins d’œil à cette dernière se montrent d’ailleurs fréquents et l’amateur s’en réjouit.
Dans cet album, les bédéistes délaissent le public jeunesse pour cibler les marmots. La trame est assez classique ; dans un monde où les adultes sont souvent peu recommandables, les gamins s’affirment comme des modèles de probité. Pour un lectorat constitué de jeunes têtes blondes, il demeure toujours plaisant de voir les rôles inversés, quand les petits aux cœurs purs embobinent les grands.
Le style graphique d’Arnaud Poitevin reste sensiblement le même. Son trait caricatural donne beaucoup d’expressivité aux acteurs. Il faut reconnaître que l'artiste est doué pour figurer des bouilles incroyables, même les seconds rôles apparaissent rarement banals. Les décors dépeignent bien le Montmartre de la fin du XIXe siècle, mais semblent moins léchés que dans la série principale. Le dessin se distingue enfin par une colorisation reposant davantage sur les pastels.
Les Pestaculaires n’est pas dénué de qualités ; le lecteur regrette tout de même que ce rejeton n’ait pas été confié à d’autres auteurs, pour que le tandem puisse continuer à livrer une nouveauté des Spectaculaires presque tous les ans.
La preview
Les avis
minot
Le 21/03/2024 à 13:37:52
Le scénario est un peu trop enfantin à mon goût mais on retrouve avec plaisir les personnages, l'univers, l'humour et le graphisme sympathique de la série LES SPECTACULAIRES. Même si connaître la série-mère reste un plus, cet album a l'avantage de pouvoir être lu sans pré-requis. Un album clairement axé "Jeunesse" mais qui devrait également plaire aux amateurs de la série d'origine. Perso, j'ai bien aimé.