Info édition : EO avec jaquette "40 ans découvertes".
Résumé: Action, humour et magie ligués contre un terrible fléau : l'esclavagisme. Une grande aventure historico-comique, menée sur le fil de l'épée par un duo d'auteurs en état de grâce.
L'Afrique, terre de mystères et d'esclavagisme. Puisque chaque jour, ce sont des galions entiers chargés de marchandise humaine qui larguent les amarres vers la vieille Europe et les Amériques. Une situation à laquelle ont décidé de s'attaquer deux gamines pirates, Perle et Blanche, élevées dans l'art de l'escrime, de la magie vaudou, et de la répartie qui tue ! Leur ennemi de toujours, le Gouverneur, risque d'en avoir quelques suées... surtout quand ses bénéfices vont commencer à fondre comme neige au soleil...
Menée par un scénariste confirmé, Sébastien Floc'h et par Laurence Baldetti, une jeune dessinatrice à l'incroyable maturité, un diptyque à l'action et l'humour trépidants. Et la magie évidente.
Q
uelque part en Afrique, Perle et Blanche, deux filles pirates, mènent la vie dure au Gouverneur en délivrant les esclaves grâce à leur audace, à leur talent d’escrimeuse et aux pouvoirs vaudous de leur mère. Une nuit, pourtant, alors qu’elles ont décidé de prendre d’assaut un des nombreux galions négriers qui croisent au large, elles tombent dans un piège. Capturée avec presque toute sa bande, Blanche est emmenée par William, un scientifique désireux de percer les secrets africains, qui souhaite l’interroger. Etant parvenue à s’échapper, elle rejoint sa sœur et toutes deux fomentent un plan pour libérer leurs compagnons et contrecarrer les menées esclavagistes du Gouverneur et de son cruel intendant.
En prenant pour toile de fond une Afrique chargée de mystères ainsi qu’un des épisodes les plus sombres de l’Histoire, la traite des Noirs, et en y ajoutant les pratiques magiques animistes, Sébastien Floc’h (Sboub) s’engage dans une voie encore peu exploitée, et fait donc preuve d’originalité. Pour autant, ses personnages comme son récit paraissent plutôt classiques. Sans surprise, la belle héroïne à la peau d’ébène porte, ironiquement, un nom qui rappelle quelque blancheur immaculée, et semble, de façon un peu trop attendue, être destinée à faire tourner la tête d’un savant légèrement naïf. De même, le vilain second de l’inique administrateur colonial cache un secret qui semble évident alors qu’à peine défloré. Cependant, ces aspects ne font que flotter à la surface tant le scénario est mené tambour battant et entraîne le lecteur avec force et passion à la suite des deux sœurs si intrépides. Par ailleurs, les nombreuses touches d’humour donnent de la légèreté à la narration, en venant agrémenter les scènes d’action, de sorte qu’il est impossible de s’ennuyer. De plus, l’auteur présente l’esclavage sans en faire trop. Il montre les exactions, les mauvais traitements, les moqueries, les rouages du système, mais sans jamais rendre le sujet lourd ou indigeste. Quant au vaudou, abordé avec simplicité, il apparaît comme un usage quotidien, qui loin de faire peur, constitue un formidable appui pour ceux qui l’utilisent. Enfin, l’ensemble est porté par le graphisme très dynamique de Laurence Baldetti qui campe des protagonistes typés, aux tronches bien campées, et crée des décors et une ambiance vivantes, que viennent rehausser les couleurs chaudes, parfois un peu saturées, de Nicolas Vial.
Ouvrant un diptyque plutôt prometteur, Filles du vaudou s'avère agréablement divertissant. On s'y penchera avec plaisir, malgré certains petits défauts.
La preview
Les avis
madlosa
Le 04/11/2009 à 15:48:51
"Perle & Blanche" représente un divertissement fort bien troussé qui allie magie, action et humour. Le sujet, esclavagisme et profit, est grave, mais la manière de le traiter résolument léger. Les deux héroïnes forment une paire attachante en guerre contre un gouverneur corrompu. Le ton volontairement badin est parfaitement illustré par des planches aux dessins classiques mais agréables et aux couleurs simples et lumineuses. La venue de William, jeune aristocrate savant et bel homme, pourrait bien bousculer cet équilibre précaire.