Résumé: Années 1930.
Émile est un jeune garçon souvent perdu dans son monde intérieur. Il adore dessiner, griffoner, croquer, au grand dam de ses parents. Désespérés, ces derniers décident de l'envoyer à la Pension Moreau, un lieu de vie accueillant des enfants « difficiles ». Pour être accepté dans cette pension, il suffit simplement d'avoir le porte-monnaie bien garni...
Émile fait la connaissance de Paul, Jeanne et Victor, des pensionnaires qui ont déjà subi le joug des différents professeurs. Peu à peu, la pension prend des allures de pénitencier et révèle sa vraie nature à Émile. L'entraide est de mise entre les camarades afin de supporter les humiliations et les mauvais traitements, mais pendant combien de temps vont-ils accepter ce régime ? Qu'ont-ils fait pour mériter cela ?
É
mile, fugueur et mutique, est confié en désespoir de cause par ses parents à la pension Moreau, où le professeur Turoc applique une discipline de fer pour mater les jeunes rebelles. Il est aidé en cela par une « équipe pédagogique » des plus insensibles. Malgré tout, le jeune garçon réservé trouve rapidement un cercle d’amis parmi ses camarades d’infortune, surmontant le silence grâce au dessin.
Dès la première page, Benoît Broyart place le récit sous le patronage de La chasse à l’enfant de Prévert, texte faisant lui-même référence à un sinistre fait divers : lors de la révolte des enfants du bagne de Belle-Île en 1934, un détenu s’évade puis est traqué par les habitants… Une bien lugubre inspiration pour une bande dessinée jeunesse, qui augure du pire pour la suite ! Outre cette influence, celle de L’île du docteur Moreau s’impose au lecteur, ne serait-ce que pour les animaux anthropomorphes – et le titre bien sûr ! Il est donc permis de se demander si ces créatures auront un rôle particulier à jouer dans le développement de l’intrigue ?
Le style de Marc Lizano, qui se prête habituellement à des albums plus lumineux, destinés à une tranche d’âge plus basse sans pour autant éluder des réalités douloureuses, dans Hugo et Cagoule ou La petite famille par exemple, convient tout à fait à ce nouvel univers ; la rondeur du trait et la disproportion des personnages atténuent l’ambiance sombre.
Sous une couverture soignée qui fait impression, voilà un début de série très intrigant… Les prochains tomes de cette trilogie seront attendus avec impatience, par les grands comme les petits ! Cependant, si l’éditeur conseille cette lecture à partir de 8 ans, attention aux âmes sensibles ! A contrario, si les mômes font encore les malins après ça, n’hésitez pas à leur faire écouter La chasse à l’enfant chantée par Marianne Oswald, ça devrait les calmer.
Les avis
Au Fil des Plumes
Le 22/09/2019 à 14:40:49
Émile est envoyé à la Pension Moreau car ses parents n'en peuvent plus de ses fugues à répétition. Il va y découvrir un monde dur et austère.
Le scénario de ce premier tome présente les premiers jours du jeune garçon dans la pension. Ainsi, on découvre le fonctionnement des lieux et on comprend très vite que quelque chose se trame. Ce premier opus pose donc les bases d'une intrigue que j'imagine beaucoup plus fouillée. Je le considère donc comme une mise en bouche qui donne envie de découvrir la suite.
L'intrigue ayant lieu dans une pension, la plupart des personnages sont donc des enfants. Ces derniers donnent un aperçu très rapide et il est impossible de les cerner en si peu de pages. Il y a également quelques adultes dans cette BD mais tous ont un rôle de tortionnaires et des allures animales.
Le trait est nerveux, les personnages ont de grosses têtes, les couleurs sont très tranchées. Je ne suis pas forcément séduite par cette esthétique que j'aurai aimé un peu moins brouillon.
http://aufildesplumesblog.wordpress.com