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la fin du tome précédent, Pema Ling avait retrouvé Tashi-La, son oncle Okou Sonam et intégré le clan des chiens, groupe de brigands dirigé par son frère, mais refusait de prendre part aux rapines. Selon elle, les malandrins se trompaient de cible : ils dépouillaient les plus faibles et s’en remettaient à la volonté du Yamantaka quant il lui aurait semblé plus juste de viser les richesses des aristocrates de Lhassa, des chinois, des tyrans et d’invoquer la responsabilité du démon Gyalpo dans des génocides.
La vie suit son cours sur les hauteurs du Kham. Dès qu’elle le peut, Péma Ling s’éloigne des hommes du groupe auxquels elle reproche d'être rustres et barbares. Elle s'en échappe pour de longues balades à cheval durant lesquelles elle se met à l’écoute de la montagne. Sa gestion de deux évènements importants, à la force symbolique considérable, vont lui valoir un grand respect de la part des brigands. Si bien qu’à la mort de Tashi, c’est tout naturellement que ces derniers vont se tourner vers elle, lui proposant de prendre la tête du clan.
Il émane quelque chose de très particulier de cet album, un plus, une sorte d’ambiance et d’alchimie parfaites, comme si Georges Bess avait, jusque-là, préparé le terrain et atteignait, ici, le cœur de ce qu’il voulait livrer. L’héroïne symbolyse la force, au sens large du terme, qu’un être peut tirer de l’enseignement du bouddhisme dès lors que l'assimilation de ce dernier arrive à maturité, ne laissant aux ignorants que la seule possibilité de l’interprétation détournée des effets auxquels ils assistent mais qu’ils ne peuvent comprendre, creusant le puits d’une légende.
La narration, plus fluide que jamais, épouse la forme d’une démonstration. La description des caractères physiques et psychologiques des hommes est précise et détaillée. Elle se veut explicative. L’atmosphère qui se dégage est faite d’un mélange de puissance, de violence, de plénitude, d’intelligence et de science. La finesse du trait, la précision de la mise en couleur, renforcent ces perceptions. Le regard se fait contemplatif.
Péma ling a imposé sa personnalité et s’est forgé un nom. Ceux qui l’ont cotoyée ont posé les premières bases de sa légende. Le lecteur, lui, est impatient de connaître le dénouement des luttes annoncées.
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Les avis
madlosa
Le 08/10/2009 à 18:32:00
Cet épisode marque un tournant dans la vie de notre héroïne, elle perd son frère et doit affronter de vraies responsabilités. Petit à petit nous voyons s'affirmer l'aura de Péma qui prend de l'épaisseur lorsqu'elle laisse la louve qui a dévoré Pemba en vie. Cet épisode met bien en lumière le souffle épique du récit dont le point d'orgue est le rituel funéraire au milieu des vautours. Cette cérémonie à laquelle elle assiste seule, lui permet de faire le deuil de son enfance et de basculer dans le monde adulte. A partir de ce moment, les brigand deviennent des opposants aux oppresseurs...
voltaire
Le 16/05/2008 à 21:47:40
Ce qui était pressenti arrive. A la faveur de la mort de son frère (si on peut appler cela une faveur !) Péma Ling devient la chef de la troupe de brigands sur leur demande express.
Mais là changement de direction : c'est aux nantis et aux Chinois que les hommes de Péma Ling s'en prennent désormais, volant (dans tous les sens du terme) de victoires en victoires. On ne s'appesantit pas vraiment sur chaque fait d'armes qui ne sont que rapidement esquissés.
Mais les forces chinoises ont décidé de réagir ...
Comment ne pas voir dans cette BD à la date indéterminée mais qui doit se passer entre le XVème et le début du XIXème siècle, une parabole sur l'actuelle présence de l'armée chinoise sur le Toit du Monde.
D'une histoire simple, Bess fait quelque chose de grandiose. Chaque vignette devient un tableau. C'est un bonheur pur, simple et véritable.