Résumé: Ru-shan, fils de bonne famille et passionné d’opéra, brave l’autorité de son grand-père afin de réaliser son rêve : devenir comédien. Encouragé par Yang Luo-xian, célèbre interprète de rôles féminins, il monte sur scène, s’attirant les foudres de sa famille. Parviendra-t-il à concilier passion et famille ?
R
u-Shan rêve de devenir comédien mais son grand-père ne l'autorise pas à assister aux représentations, arguant qu’il ne s’agit là que d’un divertissement trivial et qu’intégrer une troupe reviendrait à ternir l’honneur de la famille. Son grand frère, Ru-Hai, autrefois passionné d’opéra, s’en est d’ailleurs détourné à cause de l’inflexibilité de leur aïeul et de ses obligations d’héritier. Avec l’aide d’une troupe d’acteurs et, en particulier, du talentueux Yang Luo-Xian, Ru-Shan parvient à s’enfuir. Ebranlé par sa détermination, Ru-Hai renoue avec ses anciennes amours, tout en délaissant l’épouse qu’on lui a choisie. Devenu son ami, Luo-Xian fait face à tous les avantages et inconvénients de la célébrité, parmi lesquels la jalousie…
Après La voix des fleurs, Un Destin clément et Intrigues au Pays du Matin calme, les éditions Delcourt publient un autre manga de Natsuki Sumeragi : Pékin, années folles. Et, s’il s’agit encore d’un recueil de courtes histoires, cette fois-ci il sera suivi d’un autre volume. Dans Les coulisses de l’Opéra, la mangaka s’immisce dans l’univers unique et raffiné du célèbre Opéra de Pékin à l’époque de son apogée, au début du XXème siècle. C’est cette période qui est mise en avant dans un autre des rares titres sur ce sujet, intitulé sobrement L’Opéra de Pékin de Hiroshi Ueda (Kami), focalisé sur la formation des acteurs. Les quatre récits de Natsuki Sumeragi mettent en scène divers aspects liés à cet univers singulier : la mauvaise réputation des comédiens souvent considérés comme des mendiants ou la concurrence qui sévit entre eux. Ils évoquent également les mariages arrangés, le poids des traditions familiales, l’interdiction faites aux femmes de jouer bien que quelques unes passent outre, ou encore les sollicitations de certains spectateurs envers les vedettes. L’ensemble peint un tableau détaillé et documenté de cet art réputé. Travail de qualité qui se retrouve d’ailleurs dans le dessin toujours fin et délicat de l’auteure qui rend avec une exquisité délicieuse autant que minutieuse les superbes et riches costumes de scène de même que les sentiments des personnages.
Ce premier volet de Pékin, années folles est une véritable invitation à franchir les portes de l’Opéra de Pékin. A lire en (re)découvrant parallèlement le très beau film de Chen Kaige, Adieu ma concubine.
Les avis
Erik67
Le 28/08/2021 à 09:16:52
Drôle de titre : Pékin, les années folles. Oui, on peut dire que Paris a connu des années 20 assez folles après les massacres de la Première Guerre Mondiale où les gens ne pensaient plus qu’à s’amuser. Peut-on en dire autant de la Chine des années 20 ? Les férus d’histoire savent que les années 20 dans ce pays furent marquées par des troubles et par la guerre. Cependant, ce manga va zapper tout le contexte historique pour ne s’intéresser qu’à l’opéra de Pékin et ses acteurs devant également interpréter des rôles féminins. A noter que les femmes n’avaient pas le droit d’être comédienne. On se dit alors que les années folles, cela doit être lié à cette ambivalence douteuse.
Le dessin de Sumeragi est assez austère. Le propos également. On entre dans une société où c’est le grand-père qui décide de toute la destinée familiale. Ainsi, les mariages sont arrangés et les métiers sont paramétrés par le vieux patriarche. Pour gagner sa liberté, il faut fuir le vieux et ainsi accomplir son destin. C’est le cas d’un jeune homme qui souhaitait être acteur à l’opéra de Pékin. Il faut savoir que cet établissement né à la fin du XVIII ème siècle est considéré comme un trésor en Chine.
Je disais que l’opéra de Pékin est un art exclusivement masculin. En effet, un empereur avait banni toutes les artistes féminines de Pékin en 1772. Cependant, ces dernières réapparaissent sur scène au cours des années 1870 mais secrètement. On devine dès lors l’inspiration d’une œuvre comme Mulan. D’ailleurs, on ne reconnaît pas les personnages féminins ou masculins dans cette œuvre ce qui complexifie la compréhension.
Au final, je n’ai pas plus aimé que cela. Le sort des personnages m’importait peu. Cependant, on apprend des choses sur le fonctionnement de ce mythique opéra qui constitue l’un des points de culture de la Chine.