Info édition : + 10 pages de "Carnet graphique" + 2 pages "Quelques mots..."
Résumé: Des héros ordinaires, anonymes et singuliers, partageant un lourd secret…
1914. Hubert Lessac, jeune aviateur français, entre en guerre. D'abord observateur puis chasseur, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Mais après plusieurs années de conflit, un drame personnel vient précipiter sa chute inéluctable... Son appareil est abattu. Blessé, il s'en sort miraculeusement. Il est récupéré par des poilus, une escouade atypique, qui, malgré les difficultés du quotidien, lui redonne le goût de vivre. Ce sont tous des pères, des fils, des frères, acteurs et victimes d'une guerre particulièrement sanglante. Des combattants de l'ombre qui tentent de survivre, compagnons solidaires de la Patrouille des Invisibles.
Quelques années après son sacre de « Meilleur dessinateur » à Angoulême pour Le Dérisoire, Olivier Supiot revient avec un bouleversant roman graphique narrant avec poésie et amertume toutes les horreurs de la Grande Guerre. Une lecture fort à propos alors que la France commémore le centenaire du conflit.
E
n 1913, Hubert Lessac est un jeune homme à qui tout semble réussir. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale, vaste champ de désolation, va bouleverser sa vie. D’abord observateur puis chasseur dans l'armée de l'air française, le jeune pilote multiplie les succès lors des combats et devient rapidement une figure de propagande. Un drame personnel vient cependant enrayer son ascension et précipiter sa chute. Son appareil est abattu lors d'un duel aérien face à un adversaire redoutable. Il en réchappe miraculeusement et est recueilli par des poilus. Ces hommes ordinaires, victimes d'un conflit sanglant qui les dépasse, vont tout tenter pour ramener l'aviateur à “l'arrière”.
Le dessin d'Olivier Supiot, qui n'est pas sans rappeler certaines œuvres de William Turner ou des peintres expressionnistes allemands Kirchner et Heckel, constitue à n'en pas douter l'un des principaux atouts de cet album. Le dessinateur, récompensé à Angoulême en 2003 pour Le Dérisoire, démontre une nouvelle fois l'étendue de son talent en proposant un travail abouti et d'une grande finesse. La recherche graphique effectuée pour restituer les visages des poilus est à ce titre particulièrement remarquable. Tout au long des 92 planches, le lecteur pourra également apprécier la variété des cadrages et les belles variations tonales, qui font de chaque case des tableaux miniatures très réussis.
Le scénario, qui a parfois fait défaut à l'auteur par le passé, est ici assez convaincant. Les nombreux rebondissements rendent la lecture agréable et les personnages hauts en couleur, au sens propre comme au figuré, subliment l'ensemble. L'important travail de recherche effectué, notamment pour rendre crédibles les dialogues des gueules cassées ou les scènes de combats aériens, renforce cette très bonne impression.
Parmi la multitude de titres consacrés à la Grande Guerre en cette année du centenaire, La Patrouille des Invisibles tient clairement le haut du pavé. Un roman graphique puissant et sans concessions à mettre entre toutes les mains. La présence d'un cahier de recherches inédit en fin d'album permet, par ailleurs, de prolonger le plaisir.
La preview
Les avis
Erik67
Le 20/11/2020 à 11:36:27
La patrouille des invisibles nous replonge dans l’horreur des champs de bataille de la Première Guerre Mondiale. Il est vrai que j’ai lu de nombreuses bandes dessinées traitant de ce sujet et j’en suis plutôt gavé. Il y a toujours cette boucherie sans nom dans une guerre totalement absurde. Je ne retiens rien d’autres de nouveau.
Cela fait partie du devoir de mémoire nationale car cette guerre a couté la vie à plus d’un million de nos compatriotes. Des villages entiers ont été rasés de la carte. On ressort de cette lecture totalement vidé de nos forces. Nos petits problèmes quotidiens ne sont rien en comparaison de ce qu’on vécut les poilus.
Le dessin est assez approximatif. Je n’ai pas aimé ce style graphique bien que l’auteur a joué sur des effets qui rendent bien notamment au niveau des couleurs. Il y a une ambiance tourmentée qui est rendu. Pour le reste, il faut être un passionné de guerre et d’histoire. Cela fait déjà 100 ans !