Info édition : Edition française traduite de l'original de 2012.
Résumé: C’est à 18 ans que Yumi commence à travailler dans une usine Samsung spécialisée dans les semi-conducteurs. Deux ans plus tard, elle se plaint de douleurs. Le diagnostic tombe alors, comme un couperet: elle est atteinte de leucémie. L’état de la jeune fille va rapidement s’empirer, et elle décédera finalement sur la banquette arrière du taxi conduit par son propre père, Sang-ki Hwang, alors qu’il la conduit à l’hôpital. M. Hwang se rendra vite compte que sa fille n’est pas la seule ouvrière à être tombée malade. Et si c’était son travail, en l’exposant à des matières hautement toxiques, qui l’avait tuée? Afin de rendre publique cette situation et d’honorer ainsi la mémoire de Yumi, Sang-ki rencontre des responsables de partis politiques et des médias. La réponse est trop souvent identique: personne n’ose défier le géant Samsung. Depuis, Sang-ki ne cesse d’entreprendre des démarches avec d’autres victimes de Samsung.
Kim Su-bak se transforme dans Le Parfum des hommes en journaliste amateur, et va à la rencontre de nombreux protagonistes de ce drame humain. Il dresse alors un portrait croisé, celui de la jeune victime d’une part et de l’autre celui de l’ogre Samsung, éclairant avec minutie et sans concession les pratiques douteuses d’une des firmes les plus puissantes du monde, qui cumule mépris total pour ses employés et malversations financières ahurissantes.
C’est un récit à la fois âpre, touchant et révoltant que mène ici l’auteur de Quitter la Ville, un récit où il démontre implacablement à quoi conduit la recherche unique et sans scrupule du profit.
La barbarie ordinaire et quotidienne. Personne ne veut être concerné… Cependant, la vie d’aujourd’hui peut nous donner l’occasion d’être complice de cette horreur qui a été à son apogée pendant la seconde guerre mondiale. L’histoire nous a été enseignée mais qu’arrive-t-il lorsque nous ne nous trouvons pas en guerre et qu’il passe inaperçu de mourir de façon isolée des conditions de travail dangereuses ? Les ouvriers sont-ils la nouvelle cible ? Comment cela se produit-il ? Quels sont les rouages et conflits d’intérêts au sein d’une société qui rendent possible cette sordide situation dans laquelle l’Homme ne vaut plus rien ? La lecture de la bande dessinée Le parfum des hommes de Kim Su-Bak parue chez Atrabile en cette fin d’année nous décrit que l’horreur existe encore et qu’il est presque impossible de pouvoir l’exprimer au sein d’un système corrompu… Afin de briser le silence, de lire le parcours de cette jeune fille et de ses proches, de s’interroger sur la nature des relations qu’entretiennent les individus entre eux au quotidien et enfin de comprendre les conditions d’existence d’un tel meurtre, cette album devient un indispensable qu’il faudra lire en classe pour aborder la nécessaire question de la responsabilité et peut-être réussir à vivre notre humanité…