A
nn Smith a fui le palais de Madargane, emportant avec elle le léopard noir du zoo. Elle compte le relâcher dans le sud de la Mauranie, mais c'est sans compter le Maur en crue en cette saison des orages, et l'instinct du félin qui cherche avant tout à retrouver sa liberté. Après que le léopard se soit enfui et ait attaqué un enfant, la jeune femme va faire la connaissance d'une curieuse tribu, et d'un major tout aussi excentrique.
Dans ce deuxième tome, Benoît Sokal poursuit son évocation de ce pays exotique où l'Ancien Monde est en train de faire place au Nouveau. Cependant, dans son adaptation de l'histoire millénaire de la princesse perdue et retrouvée, il manque un peu d'audace, laissant tout au plus un goût de déjà-vu au lecteur qui peine à se passionner pour le sort de Malkia. Il faut dire que ses succès dans le jeu vidéo l'ont peut-être habitué à des scénarios moins élaborés, où le joueur a surtout besoin d'une trame pour construire sa propre aventure.
Le graphisme, quant à lui, reste classique, sans choquer ni éblouir. Il sert l'histoire plutôt que de la sublimer, mais au moins il ne l'abîme pas. Certaines expressions, cependant, sont peu harmonieuses, et les couleurs ne rehaussant pas le trait, le résultat reste banal.
Malgré un bon premier tome, Paradise semble perdre de son attrait pour se fondre dans la faune des séries moyennes. C'est fort dommage car, à première vue, le thème était alléchant, et le casting prometteur. Peut-être que le troisième tome, moins anecdotique, fera renaître l'envie de s'intéresser à Malkia Rodon et à son léopard.